Lettres à Stella – Iona Grey

Iona Grey - Lettres à Stella (2016)

Iona Grey – Lettres à Stella (2016)

blognote 4

4ème de couv’…

À la nuit tombée, fuyant la violence de son compagnon, une jeune femme court dans les rues glacées de Londres. Jess n’a nulle part où aller. Surgissant dans une ruelle déserte, elle trouve refuge dans une maison abandonnée.

Le lendemain matin, le facteur glisse une lettre mystérieuse par la porte. Incapable de résister à la tentation, Jess ne peut s’empêcher de la lire et se retrouve plongée dans une histoire d’amour d’un autre temps.

1943. Dans une église de Londres bombardée par le Blitz, Stella rencontre Dan, un aviateur américain. Très vite, ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre. Leur histoire est a priori impossible. Rien ne joue en leur faveur: elle vient de se marier à un pasteur, lui n’a qu’une chance sur cinq de sortir vivant de cette guerre. Perdus et sans repères, la seule chose à laquelle les deux amants peuvent s’accrocher sont les lettres qu’ils s’écrivent, promesses d’un bonheur à venir.

Le temps a passé, le destin est cruel, mais Jess est déterminée à savoir ce qui leur est arrivé. Inspirée par cet amour, portée par son enquête, elle trouvera à son tour les clefs d’un avenir meilleur.

Mon ressenti de lecture…

Jess se cache dans une maison abandonnée, elle est démunie et fuit un compagnon violent. Will effectue des recherches généalogiques pour les successions en déshérence et doit trouver le propriétaire de cette maison pour déterminer l’existence, ou pas, d’héritiers. Et la rencontre improbable de Jess et Will exhume l’histoire passée de Stella et Dan…

Construction classique de deux amours qui se croisent, quand un couple a tout l’avenir empli de promesses devant lui alors que l’autre appartient à la brume et aux mystères du passé. Thème devenu classique mais dont on ne se lasse pas si le style de l’auteur sait nous emporter.

Il y a de la magie dans ces amours du passé, nées au creux des horreurs de la guerre, dont l’intensité égale les dangers encourus. Les émotions sont au rendez-vous avec le charme suranné d’une époque révolue  alors que les amours « modernes » puisent en elles l’espoir d’atteindre un tel absolu. À une époque où les relations éphémères et superficielles sont la généralité, rien de tel qu’un amour comme celui de Stella et Dan pour emporter les lecteurs romantiques durant ces quelques heures de lecture…

Et le contrat est rempli avec Lettres à Stella.

Les personnages sont attachants, tant aujourd’hui qu’hier. Même si ma préférence se porte sur Stella et Dan qui ont vu leur amour contrarié, bousculé mais jamais mourir. Le lecteur a envie de savoir pourquoi et surtout de connaître le dénouement de ces destins tragiques.

C’est un saut dans le passé pour comprendre qu’à cette époque, même si de nombreuses libertés leur seront accordées à la suite de leurs efforts de guerre, au sein du couple, les femmes restent pieds et poings liés. Non, elles ne font pas ce qu’elles veulent et l’existence est davantage marquée par les sacrifices et l’abnégation que la liberté de choisir, de rompre un mauvais mariage, de se séparer, d’avoir la garde de ses enfants et d’aimer ailleurs…
Le portrait de Stella est émouvant et dramatique, autant que celui de Dan est héroïque et admirable.

La plume de l’auteur est très agréable. Le contexte historique est fidèlement retranscrit dans une Angleterre investie totalement dans la guerre, sous les bombes, ou gérant les alliés comme les aviateurs américains, canadiens ou français, et les assauts sur l’Allemagne. Le rôle des aviateurs est subtilement décrit au travers de leur courage mais aussi au travers de la peur de ne pas revenir, de compter les vols et décompter leur chance d’en réchapper.

Et si j’ai trouvé la relation entre Will et Jess, les petits jeunes, moins intéressante, elle est le trait d’union idéal entre les générations pour mener à bien l’enquête sur cette maison mystérieuse qui aura abrité bien des secrets…

Une excellente lecture, pour ma part, que je conseille aux irréductibles du grand et bel amour mais aussi à ceux qui s’intéressent à ce que pouvait être l’horrible quotidien pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Citations…

« Je t’ai promis un amour infini, à une époque où il m’était impossible de savoir si je survivrais une semaine de plus. Aujourd’hui, il semblerait que l’éternité touche à son terme. Pas un instant je n’ai cessé de t’aimer. J’ai essayé, pour ne pas perdre la raison, mais je n’ai jamais été près d’y parvenir, pas plus que je n’ai cessé un seul jour d’espérer. »

« Que diable, j’ignore même si tu es encore en vie, bien que je sois bêtement convaincu que je le saurais dans le cas contraire; je le sentirais et serais prêt à partir aussi.« 

« Les églises ont besoin de visiteurs. Vides, elles ne sont que des tas de pierres. »

« (…) vous arrivez, vous, parlant à mon cœur et non à ma raison, pour me dire de ne pas me fatiguer à vouloir changer un endroit où je n’aurai aucun rôle à jouer et de consacrer le temps qu’il me reste à conclure ma propre histoire. »

« L’espoir n’est-il pas mauvais quand il n’aboutit à rien? Ne vaut-il pas mieux revoir ses attentes à la baisse pour ne pas être déçu? »

Blog Note 4

The Bear Memoria

 

5 réflexions au sujet de « Lettres à Stella – Iona Grey »

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