
Shari Lapena – Le couple d’à côté (2017)
4ème de couv’…
Anne et Marco sont invités à dîner chez leurs voisins.
Au dernier moment, la baby-sitter leur fait faux bond.
Qu’à cela ne tienne: ils emportent avec eux le baby-phone et passeront toutes les demi-heures surveiller le bébé.
La soirée s’étire. La dernière fois qu’ils sont allés la voir, Cora dormait à poing fermés.
Mais de retour tard dans la nuit, l’impensable s’est produit: le berceau est vide.
Pour la première fois, ce couple apparemment
sans histoire voit débarquer la police chez lui.
Or, la police ne s’arrête pas aux apparences…
Qu’est ce que l’enquête va bien pouvoir mettre à jour?
Mon ressenti de lecture…
Anne et Marco n’ont pas voulu annuler leur petite sauterie chez les voisins.
Malgré le baby phone et des visites régulières, un drame s’est produit: Cora a été enlevée.
Choc. Peu d’indices.
La mère et le beau-père d’Anne sont là pour les soutenir. Surtout leur argent en cas de demande de rançon, d’ailleurs.
Qui a commis cette atrocité? Cora est-elle vivante? Retrouvera-t-elle ses parents?
J’étais curieuse de découvrir cette histoire, même si le pitch a quelque chose de déjà vu, eut égard à un certain fait divers (l’affaire Maddie McCann) ou même d’autres romans ou téléfilms.
Il y a quelques jours, je vous donnais mon avis sur Une cruelle absence de Jenny Blackhurst en vous disant que lorsqu’on parle de disparition d’enfant, enlèvement ou décès, on a souvent affaire au cliché des règlements de compte familiaux. Et c’est bien le cas ici. Je ne spoile rien, dès le départ, un certain huis clos se créé, réduisant ainsi le champ des possibles et des suspects!
Je n’ai pas été totalement emportée par cette histoire.
La première partie est longue, basée sur l’attente et l’angoisse et les démarrages difficiles d’une enquête sans indices que des intuitions.
En premier lieu, Anne m’a énormément agacée. Elle pense immédiatement aux répercussions sur les médias et au regard de l’autre sur sa petite personne alors que son esprit ne devrait être habité que par l’horreur de l’enlèvement de son bébé.
Alors oui, certes, elle est fragilisée par une dépression post partum et adopte la position honteuse de celle qui ne l’assume pas comme étant un passage normal pour certaines femmes nouvellement mères. Elle est fatiguée, se trouve moche, n’accepte pas les kilos excédentaires qui s’accrochent à son corps, jalouse sa voisine et son aura de séduction. Mais diantre cocotte, ton bébé a été enlevé donc tu décolles ton nez de ton nombril, non?!?
Marco est plus crédible dans son rôle de papa anéanti et choqué mais sa prostration m’a également agacée, tout autant que la paralysie des enquêteurs. Le couple d’à côté n’est vraisemblablement pas interrogé et est curieusement absent. Tout se recentre très (trop) vite autour de la famille de Cora pour qu’un suspens nous tienne en haleine.
Et brusquement, en milieu de roman, l’auteur nous dévoile l’identité du coupable à qui la situation a échappé et on verse dans des révélations aberrantes de sa bêtise et de sa naïveté.
Tout s’accélère, on assiste aux progrès de l’enquête (qui n’en sont pas pour nous, qui savons), on se questionne sur la raison de cette fausse piste. Mais au final la situation est résolue sans le concours des policiers sur un dernier éclat qui, à mon sens, est inutile et me conforte dans mon antipathie pour les personnages trop centrés sur leur personne.
La petite Cora a été oubliée en cours de route, un des coupables s’en tire à trop bon compte et un autre personnage succombe à ses penchants psychotiques alors que tout devrait être rentré dans l’ordre.
Si la seconde partie est sordide et tordu à souhait dans le style « règlement de comptes », l’auteur m’avait larguée au bord du chemin depuis trop longtemps pour que mon intérêt se réveille.
Même les tensions existant entre les beaux-parents et Marco, le gendre, sont stéréotypés et ne suscitent que peu d’empathie.
Suis-je devenue plus exigeante dans mes lectures? Certainement! Même si je reste bon public devant la simplicité quand l’émotion est au rendez-vous! Mais même elle m’a posée un lapin!
Le roman se laisse lire mais additionne trop de clichés et de rebondissements attendus pour être réellement captivant. Les personnages manquent de charisme et de présence et leurs dialogues sans saveur ne relèvent pas le niveau.
Le roman se laisse toutefois lire.
Mais cette lecture s’adresse aux lecteurs peu versés dans les thrillers autres que domestiques et qui ont quelques heures à tuer dans les transports en commun.
Je reste surprise par l’engouement sur ce titre, sur la com’ véhiculée par des auteurs, que pourtant j’adore, comme Harlan Coben ou Lee Child.
Perso, je n’ai pas eu le coup de cœur attendu. C’est un premier roman donc j’espère que l’auteur saura gommer les maladresses et corsera davantage son prochain titre (A stranger in the house, non encore traduit pour nous les frenchies!).
Citations…
« Il lui faut rester objectif: il ne peut se permettre de s’investir émotionnellement dans ses enquêtes. Il n’y survivrait jamais . »
« Elle fait semblant. N’est-ce pas ce que tout le monde fait? Tout le monde se fait passer pour ce qu’il n’est pas. Le monde entier est construit sur le mensonge et la tromperie. »
« Chaque fois qu’il est appelé sur une affaire, il ignore à quoi s’attendre. Et pourtant, lorsqu’il en démêle les fils, il n’est jamais surpris. Sa capacité d’étonnement s’est évaporée. Cependant, il a gardé sa curiosité intacte. »
« La vérité est là. Elle est toujours là. Il ne reste plus qu’à la mettre à jour. »
Harlan Coben en a été plus satisfait que toi. Mais lui, il était peut-être pas partial… 😆
Les éditeurs doivent avoir un bocal de bandeaux d’auteurs bankables et ils piochent au hasard pour vendre un petit nouveau! 😮
Ils sont souvent trompeurs ou menteurs, ces petits bandeaux titres !
Oulla ouiii! Et malgré mon aversion pour ces bandeaux, je m’y laisse encore prendre quand je vois le nom de Lee Child ou autres! 😮
Moi aussi…
Je me sens moins seule… -_-
mdr