Echo – Ingrid Desjours

Ingrid Desjours - Echo (2009)

Ingrid Desjours – Echo (2009)

4ème de couv’…

Le star-système est en deuil depuis que les frères Vaillant, présentateurs adulés de l’émission du moment, ont été sauvagement assassinés.

Appelée en renfort auprès du commandant Vivier, l’experte en sexo-criminologie Garance Hermosa établit vite que le crime, obéissant à un obscur rituel, est l’oeuvre d’un esprit particulièrement sadique et torturé.
Mais dans cet univers de strass et de paillettes où les volontés de nuire sont légion, tous ceux que croisent le policier et sa collaboratrice ont une personnalité assez perverse pour être suspects.

Afin de démasquer le meurtrier, la jeune profiler à la vie chaotique devra s’en faire le miroir.
Au risque d’épouser sa folie et de plonger au cœur du mal…

Mon ressenti de lecture…

Je connaissais et appréciais la plume de la dame avec sa trilogie fantastique, Kaleb, écrite sous le pseudo de Myra Eljundir.
Il me fallait la découvrir avec ses polars/thrillers. Chose faite avec son premier: Echo.

Un polar très court, de moins de 350 pages, 3 parties sur l’air de la comptine « 1, 2, 3, nous irons au bois »… mais pas pour cueillir des cerises…

Rapidement lu par conséquent!

Le commandant Patrik Vivier est en charge d’une enquête sur le meurtre de deux stars du show-biz, deux frères, Klaus et Lukas. Il demande l’aide de Garance Hermosa, sexo-criminologue, pour comprendre la psychologie des victimes et du milieu de paillettes et de sang qui était le leur.

Une enquête difficile quand tout est apparences, mensonges, travers et perversions, jalousies, calculs et flatteries. Démêler le paraître de l’être éventuel, se faufiler derrière les multiples rideaux de la scène, ne pas tomber dans le piège des strass… Le commandant a fort à faire avec cet assassinat rituel qui risque de ne pas être le dernier.

J’ai bien aimé ce polar, même s’il se situe dans un milieu que je n’affectionne guère! Ce fut d’ailleurs délectable de sentir les relents de pourriture derrière les parfums de marque!
L’intrigue est bien menée et amenée par le fil de l’étude psychologique des différents protagonistes et par les extraits d’un journal intime, anonyme pour le lecteur, qui ponctuent le roman.

L’étude du traumatisme dans l’enfance et de l’influence sur l’évolution d’un être humain est intéressante, tout comme le jeu des apparences dans la vie d’adultes au sein de la société, a fortiori quand on fait partie des « people ». La psychologie étant le domaine professionnel de l’auteur, pas de souci de ce côté, elle connaît son sujet et le met très bien scène.

Par contre, je n’ai pas du tout, mais pas du tout accroché avec son personnage de Garance Hermosa. Antipathique au possible à mes yeux, le genre de nana qui doit sentir et asseoir son pouvoir de femme sur chaque homme qui passe, de 7 à 77 ans, par la séduction et le charme… Non merci!
J’aime les femmes de tête, intelligentes, professionnelles, modernes voire totalement décomplexées mais une bonne femme qui déboule en talons aiguilles et robe ultra courte sur une scène de crime… ça ne le fait pas!
Aussi torturée et meurtrie qu’elle soit par son passé, cette Garance n’est pas en odeur de sainteté avec moi… Cet aspect de sa personnalité la décrédibilise totalement à mes yeux. D’ailleurs elle a du mal à élever une barrière entre son travail et sa vie privée…

Et le commandant Vivier n’a aucune chance de lui échapper, il est grillé ce pauvre flic, qui sert d’ailleurs plus de faire-valoir dans ce polar que d’enquêteur à part entière. C’est dommage, j’aurais préféré un rapport plus équitable entre ces deux-là… Garance n’étant quand même qu’une consultante!

C’est le seul bémol mais un de taille puisque Garance est tout de même le perso principal de ce polar.

 Un bon polar pour un bon premier roman… mais l’écho me dit que Garance n’a pas dit son dernier mot! Aïe!

Citations…

« Pervers polymorphe insaisissable, caméléon génial se métamorphosant à l’infini pour coller à un environnement en sables mouvants, je traque, j’épuise, je flatte et je frappe. »

« L’intuition naissait toujours comme cela, dans un grand flou de pensées. Dans une inspiration prenant sa source jusque dans ses rêves. »

« Les deux Narcisse contemplaient leurs charmes et leur talent dans mon regard admiratif… je n’étais rien d’autre qu’un faire-valoir, au final. Et quand ils en ont eu assez, ils ont brisé le miroir. »

« Espérer l’éternité, c’est refuser d’entrer dans un cycle, un engrenage. »

« Le charme s’aiguise comme un outil et s’affûte comme une arme. »

« Où est le bien? Qu’est-ce que le mal, si ce n’est un ensemble d’interdictions énoncées pour protéger le peuple de lui-même? »

« Qu’est-ce qu’un bouc émissaire, si ce n’est un élément si atypique qu’il met l’harmonie du troupeau en danger? Et il y a deux façons pour un individu de déstabiliser un groupe aux règles bien établies: en étant si faible qu’il provoque le rejet des autres membres qui veulent rester forts … ou en se montrant si supérieur qu’il les infériorise au-delà du supportable. Le résultat est le même. Le hiatus doit être supprimé par la meute. »

« L’écriture est un art solitaire et l’inspiration ma compagne de chaque instant! »

« Les jumeaux avaient tout partagé, de leur naissance à la mort, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que deux cercueils les séparent. »

« On ne devient pas le roi des loups sans sacrifier d’agneaux. »

« L’humain est fait de chair et son sang coule, ses veines se tranchent, ses os se brisent. Il meurt, pourrit, n’est pas un dieu, en somme. »

« L’atteinte à l’intégrité corporelle a ceci de choquant qu’elle vous met face à votre propre fragilité, expose ce qui doit rester occulte, ébranle votre naïf sentiment d’invulnérabilité. »

« Les psychologues étaient partout; dans les écoles, dans les agences de publicité, et maintenant dans la police! Le monde était rempli de ces parasites qui, au mieux, étaient des incompétents, au pire des manipulateurs. »

« Ils n’étaient que des guignols arrogants et insipides dont la superficialité n’avait d’égale que la prétention. »

« Le choix d’un masque en dit long sur les défaillances à combler et les tares à camoufler… »

« J’endors la méfiance, fais taire les résistances, j’insuffle, je suggère, j’induis, j’infère en toute subtilité. Rien ni personne ne me résiste. »

Note: 3/5

Blog Note 3

 

4 réflexions au sujet de « Echo – Ingrid Desjours »

  1. Pas lu, j’avais entendu parlé de Garance et de l’aversion qu’elle suggérait, je ne sais pas si je le lirait un jour, peut être …..

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