La dernière pluie – Antti Tuomainen

Antti Tuomainen - La dernière pluie (2013)

Antti Tuomainen – La dernière pluie (2013)

4ème de couv’…

À Helsinki, les changements climatiques sont si violents que la plupart des habitants ont fui la ville.

Tapani est resté chez lui.
Deux jours avant Noël, sa femme Johanna, une journaliste de renom, disparaît.

Tapani se lance dans une recherche frénétique.
Il est persuadé que sa disparition n’est pas étrangère à ses récentes recherches sur un serial killer aux motivations politiques surnommé « le Guérisseur ».
Mais en fouillant dans le travail de sa femme, il découvre des secrets sur son passé qui la relient aux meurtres sur lesquels elle enquêtait…

Tapani est prêt à tout pour retrouver l’amour de sa vie quels que soient les secrets de son passé.

Mon ressenti de lecture…

Le dérèglement climatique, nié ou assumé, est un terreau fertile à bon nombre de thrillers actuels…
Le titre de ce roman est limpide: il pleut sur Helsinki! Encore et toujours!
Les gens s’exilent le plus au nord possible, les structures de la ville se sont effondrées et ceux qui restent pataugent dans le chaos le plus total.

Dans ce décor d’apocalypse contemporain, le mal, lui, ne s’est toujours pas noyé, un serial killer est toujours dans la place…
Tapani est un poète, un doux rêveur, mais la pluie ne l’inspire pas du tout alors que Johanna, son épouse, journaliste, a disparu lors de ses recherches. Il endosse alors à son tour le rôle d’enquêteur, entre journalisme et police, pour retrouver sa chère et tendre…

C’est une investigation relativement classique, rendue plus ardue par le cataclysme climatique et la débandade qui règne sur la ville. Les règles sont troublées et redistribuées. Les flics manquent cruellement à l’appel, les informations ne sont pas fiables, la cité est livrée à elle-même, le danger rôde. Et Tapani va devoir improviser.

C’est un bon thriller de facture classique.
L’activisme, la glissade vers l’extrémisme dans une société de consommation et un capitalisme toujours plus pregnant sont abordés, tout comme la valeur de l’amitié et sa place dans une existence.
La confiance peut-elle être aveugle, doit-on tout connaître de l’autre?
Les relations humaines à l’heure où la Nature se déchaîne sont tout autant bouleversées quand l’ordre des priorités individuelles changent.
Tapani est le portrait de l’homme obligé de bousculer sa nature, de repousser ses limites, par amour. Il est un peu le chevalier solitaire au milieu de cette grisaille humide.

Je n’ai pas été sensible au côté artiste-poète de Tapani, je n’ai pas ressenti énormément de passion et d’émotions dans l’amour qu’il éprouve pour Johanna… mais j’ai apprécié la visite guidée effarante de la ville inondée et la plongée dans cette atmosphère glauque, lourde et angoissante.

Un roman court, une bonne lecture, rapide et agréable, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable…

Citations…

« L’écriture m’apportait au quotidien une ligne à suivre. Les mots, les phrases et les vers maintenaient dans ma vie l’ordre qui avait disparu de notre monde. Ecrire empêchait le lien fragile entre passé, présent et futur de se rompre. »

« Ce qui nous déconcerte le plus n’est pas ce qui nous est étranger, mais ce que nous croyons être familier et qui soudain ne l’est plus (…). »

« Tant que tu pensais savoir tout ce que tu devais savoir, tu étais satisfait. Là tu t’aperçois que tu ne sais pas tout, et ça te fait mal. On devrait toujours se demander si on veut vraiment tout savoir. »

« La fin d’une amitié n’est pas un couperet. C’est une déception et une débâcle. »

« Quelqu’un a dit un jour que l’homme n’a pas vécu s’il n’a pas été idéaliste durant sa jeunesse, et qu’il n’a rien appris de la vie s’il ne devient pas conservateur avec l’âge. »

« Les gens s’étaient lassés de consommer moins et de subir toutes sortes de pénuries au quotidien. Ils voulaient vivre comme avant: avec égocentrisme, avidité et irresponsabilité (…). »

« On peut défendre le bien, même si on sait qu’il a disparu. »

« Ses pas étaient petits et hésitants, mais ils étaient sur le bon chemin. »

Note: 3/5

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