Thierry Berlanda – L’insigne du boiteux

Thierry Berlanda - L'insigne du boiteux4ème de couv’…

Un assassin, qui se fait appeler le Prince, exécute des mères de famille sous les yeux horrifiés de leurs jeunes fils âgés de 7 ans.
Opérant à l’arme blanche avec une rare sauvagerie, le meurtrier taille ses victimes en lanières. Telle est la punition qu’il inflige.
Mais qui punit-il? Et de quoi?
Pour répondre à ces deux questions fondamentales, le commandant Falier s’adjoint les services du professeur Bareuil, spécialiste des crimes rituels, « retraité » de la Sorbonne, et de Jeanne Lumet, qui fut sa plus brillante élève.
Or la jeune femme est mère d’un petit garçon de 7 ans. Détail qui n’échappera sans doute pas au Prince…

Mon ressenti de lecture…

Tout d’abord, je remercie Eric Poupet Presse & Communication, ainsi que les éditions La Bourdonnaye, pour la découverte de cet auteur et de son roman.

Nous sommes à Paris où sévit un serial killer particulièrement sadique, torturant et assassinant férocement des femmes en présence de leurs fils de 7 ans, et qui, de surcroît, possède la fatuité de se faire appeler le Prince.

Un artefact ayant été retrouvé sur une des scènes de crime, le commandant Falier, chargé de l’enquête, va donc logiquement solliciter un spécialiste en la matière, le professeur Bareuil.

Mais est-ce un simple hasard si celui-ci requiert la présence et l’expertise de son ancienne élève, Jeanne Lumet, elle-même maman d’un fils de 7 ans?

Voilà posées les bases d’un bon polar français.

Un tueur horrible au possible, insaisissable.
Des scènes de crime dégoulinantes de sang et d’atrocités.
Des flics tour à tour bourrins et maladroits.
Une jeune femme névrosée, fragile et malmenée par les événements.
Et son ancien professeur, toujours amoureux  d’elle mais qui ne serait pas contre une petite revanche après avoir été, jadis, éconduit brutalement.

J’ai apprécié cette découverte livresque sur fond de déracinement et rupture sociale, en une plongée d’anonymat qui sera le terreau fertile de la folie d’un jeune garçon.
J’ai apprécié également que l’auteur, bien qu’ayant annoncé en 4ème de couv’, le thème racoleur des meurtres abominables de mères de famille devant leur progéniture soit resté soft dans la description des traumatismes des enfants et de l’agonie des mères. Bon, nous avons quand même droit à une sacrée boucherie, mais pas de quoi rendre son déjeuner!

J’ai regretté que l’auteur ne nous incite pas à participer à l’enquête en semant des indices. Impossible de trouver par soi-même le moindre début d’une piste, le lecteur reste passif dans l’intrigue et se voit révéler, d’une manière un peu trop expéditive à mon goût, l’identité et les motivations du tueur.

Certains personnages, présents pour nous perdre un moment sur un faux chemin, m’ont semblé superflus et ajoutant inutilement un peu de brouillard sur l’enquête. Alors que tous les protagonistes principaux auraient mérité une psyché plus travaillée, complexe et fouillée.

Et à jouer la carte de l’anti-héros, je ne me suis attachée à aucun des acteurs de l’histoire! Et bien oui, même si avoir Rambo ou Superwoman sous la main peut être ennuyeux par tant d’efficacité, je n’ai pas envie de lire de manière répétée que le flic est bedonnant, crache ses poumons et qu’il est à quelques mois de sa retraite. Comme je n’ai pas envie de suivre une femme qui pleurniche à tout va, tremble de trouille mais se précipite sans jugeote dans le moindre pétrin.

Le style de l’auteur est assez particulier, mêlant le langage soutenu aux discours emphatiques et mystérieux en passant par la gouaille parisienne. Cette alliance créé une richesse dans l’ambiance et des ruptures de rythme bien venues.

L’intrigue était bonne et intéressante, même si elle aurait pu être réellement addictive avec des personnages plus attachants ou, tout du moins, suscitant plus d’empathie.

Des bémols, certes, mais je pense tout de même lire un autre roman de cet auteur pour confirmer ou infirmer mon avis premier!

D’ailleurs j’apprends que le tueur s’est évadé et montre le bout de son nez dans La fureur du Prince, je suis curieuse de savoir ce qui le rend si furieux!

Citations…

« C’est curieux comme la vie peut être un bien précieux pour des gens à qui elle n’a fait aucun cadeau, alors que d’autres qui semblent avoir tout reçu d’elle la quittent volontairement. »

« Ne vous plaît-il pas de prendre part et d’y décider quelque chose? Voulez-vous que votre existence soit seulement objet de réquisition par les autres ou bien le support de l’élévation de votre propre esprit? »

Note: 3/5

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26 réflexions au sujet de « Thierry Berlanda – L’insigne du boiteux »

  1. J’apprécie beaucoup ton avis 😉 ça tombe bien avec tous ce que j’ai à lire et le peu de temps que j’ai à y consacrer…
    Bonne journée 🙂

      • Non, pas tout cuicuit mais pas non plus sortir un coupable que l’on pas vu ou croisé la route de tout le roman !

      • Je déteste ça ! Merde, un coupable que t’as pas croisé ou entendu parler dans le livre, non, non, non, sauf si tueur en série et que tu lui cours après…

      • Ouaip, à la limite! Là où j’adore c’est quand on a croisé le tueur dans le roman… mais qu’on a rien vu! Dur de me surprendre maintenant, mais ça arrive encore! 🙂

      • Le must, Agatha Christie a tout mis en scène, du coupable avec un mobile béton armé, au narrateur, à Poirot ou à tout le monde coupable, le mort coupable…

        On peut me donner le coupable au départ, et comme dans Columbo, faut trouver comment on va le coincer, mais un qui sort du néant, ça ne marche qu’avec les SK.

      • Dans mes jeunes années, oui, les grands classiques, les essais, les philosophes classiques… etc… mais ça? C’était hier! Je trouve ça indigeste aujourd’hui! :p

      • Jamais lu à l’école, mais je voudrais m’en faire quelques uns maintenant que je suis une grande fille. J’ai fait des classiques, mais bon, j’ai encore du boulot !

      • Ce n’était pas forcément en cours mais une envie de me « trouver »… maintenant, c’est de la lecture à forte tendance récréative! 🙂

      • Je suis d’accord avec toi: seulement, maintenant, mes lectures sont moins académiques. Je préfère apprendre dans un cadre plus récréatif… Mais l’essentiel est de vouloir se « cultivationner »! 😀

  2. Un avis franc et sincère, j’aime ça ! Je l’ai enfin acheté, je reviendrai te dire ce que j’en ai pensé dès que je l’aurai lu 😉

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