Une lettre de vous – Jessica Brockmole

Jessica Brockmole - Une lettre de vous (2014)

Jessica Brockmole – Une lettre de vous (2014)

4ème de couv’…

Mars 1912. La jeune et obscure poétesse Elspeth Dunn ne connaît d’autres horizons que celui de l’île de Skye, au large de l’Ecosse. Aussi est-elle à la fois étonnée et ravie de recevoir sa première lettre de fan de David Graham, un étudiant originaire de la lointaine Amérique.

Tous deux entament alors une correspondance. Ils se confient leurs auteurs préférés, leurs espoirs les plus fous et leurs secrets les plus chers. Très vite, cet échange épistolaire donne naissance à une amitié profonde qui a tout d’un amour inavoué. Mais lorsque la Première Guerre Mondiale éclate et que David se porte volontaire comme ambulancier, Elspeth ne peut que l’attendre sur son île en espérant qu’il survivra, à moins de forcer le destin…

Juillet 1940, Edimbourg est bombardé. Dans l’appartement familial dévasté, Margaret découvre des dizaines de lettres adressées à une certaine Sue. Le lendemain, sa mère a disparu et il lui reste pour seul indice une unique lettre d’amour. En partant à sa recherche, Margaret va petit à petit lever le voile sur les mystères qui entourent sa famille et ce père dont on refuse de lui parler.

Mon ressenti de lecture…

Si vous cherchez une lecture trépidante, haute en couleurs, à vous tordre de rire, passez votre chemin!
Une lettre de vous est un roman épistolaire: un concentré d’amour, de tendresse mâtinée d’humour, de tragédie de secret…
Le secret d’Elspeth.

La Seconde Guerre Mondiale est là mais c’est le fantôme de la Grande Guerre qui vient hanter Elspeth quand, lors d’un bombardement, elle retrouve toutes les missives reçues par son « fan » américain éparpillées au sol. Le risque de perdre ce trésor, c’en est trop pour Elspeth qui souffre en silence depuis longtemps. Elle ressent l’urgence d’aller au bout de son histoire et disparaît.
Margaret, sa fille, part sur ses traces et celles de son passé…

L’intrigue est construite sur les échanges de correspondances entre divers protagonistes. Essentiellement les lettres de Sue et de David.
Elspeth est isolée sur son île Skye, au large de l’Écosse. Elle écrit des recueils de poésie et ce n’est pas sans une certaine euphorie qu’elle reçoit sa première lettre de fan provenant de la lointaine Amérique. Et si ces messages ont tout d’abord la légèreté de la jeunesse et de l’humour, ils évoluent peu à peu vers une tendre amitié… et d’autres sentiments inavoués…
Mais tout n’est pas si simple et les événements de la guerre vont les séparer.

J’ai adoré cette histoire d’amour contrariée, j’ai débuté ma lecture en début d’après-midi et je n’ai pas lâché mon bouquin avant la fin!
Certes le sujet n’est pas original mais comme je le dis souvent « si vous ouvrez un livre pour son originalité, depuis le temps que l’homme écrit, nous n’aurions pas beaucoup d’ouvrages dans notre bibliothèque! » Donc ce n’est pas l’originalité qui donne de la qualité à ce roman mais les sentiments et les émotions des personnages qui titillent notre cœur de lecteur et sublimés par la plume de l’auteur!

Loin d’être mièvre, cet amour qui démarre par un léger flirt insouciant prend bientôt des aspects bien plus profonds et dramatiques. La tension s’installe au fil des pages, l’avenir devient sombre mais on espère toujours l’heureux dénouement!

J’ai beaucoup aimé les personnages de David, l’homme droit et amoureux, capable de se sacrifier pour Elspeth, et celui de Sue, déchirée entre ses sentiments et sa famille.
Qui dit « roman épistolaire » dit « intimité » car on confie bien plus volontiers à la page blanche ses sentiments, par la signification de simples mots ou par ce qu’ils peuvent suggérer ou dissimuler.

Je ressors systématiquement cette réflexion sur la littérature blanche: c’est quitte ou double, on accroche ou pas, le résultat n’est jamais certain! Pfff je radote, cela devient inquiétant, non? Bref, la littérature blanche n’est pas une équation mathématique, vous l’aurez compris. Et ce roman m’a touchée, Parce qu’un jour une lettre m’a été retournée, non ouverte. Et si…
Le destin tient à peu de choses: « Une lettre n’est pas toujours qu’une simple lettre. Des mots sur une page peuvent submerger ton âme. Si tu savais. »

On parle de romans Feel Good pour donner le sourire et même si cette étiquette est posée davantage sur des histoires drôles et attachantes comme des comédies romantiques, j’aime l’idée que ce premier roman, malgré la tragédie, est un roman Feel Good car on le termine avec le sourire aux lèvres!

Un coup de cœur pour Une lettre de vous, certainement par besoin de douceur en cette fin d’année, avec ces fêtes qui s’annoncent, par besoin de paix pour nourrir une trêve dans ce monde de brutes!

Citations…

« Je suppose qu’un esprit affûté peut être manié comme
n’importe quelle arme tranchante (…) »

« Je peux ôter mes spathes (si vous me permettez cette comparaison avec le maïs) et dévoiler les grains brillants de mes rêves, de mes passions et de mes peurs. Ils sont à vous, Sue, pour que vous les grignotiez à votre guise! Avec une pincée de sel, c’est un délice. »

« Les yeux rivés sur l’horizon, je savais que si j’allais à sa rencontre, si j’allais vous rejoindre, tout changerait. Le problème n’est pas tant ce que l’on part chercher que ce qu’on laisse derrière soi. Les femmes comme moi ne s’aventurent pas en mer pour honorer un rendez-vous avec un Américain, si fascinant soit-il. Elles guettent à la maison le retour du bateau de leur mari. »

« Il faut que tu regardes en arrière. Le présent et le futur reposent sur le passé, et je sais que tu veux découvrir d’où tu viens avant de déterminer où aller. »

« Enfants, ils étaient les rêveurs de la famille, tous deux incapables de se satisfaire d’une vie dans une petite ferme. Tous deux assoiffés de connaissances – ils lisaient et relisaient tout ce qui leur tombait sous la main. Tous deux les yeux rivés sur l’horizon, comme s’ils cherchaient un moyen de le toucher.
Et tous deux assurés de perdre leur cœur à jamais quand ils le donnaient. »

« Je me couche tôt pour cesser de ruminer et chasser la solitude, mais je n’arrive pas à fermer l’œil. Je l’avoue, j’ai ressorti et relu toutes vos lettres, ce qui fait que je m’endors parfois enveloppée dans vos mots. »

« Tu te rappelles ce que tu m’as dit lors de notre première rencontre,
à la gare de King’s Cross?
Tes tout premiers mots?
Tu t’es avancée vers moi, et alors que je cherchais une remarque intelligente à faire, tu m’as soufflé: « Tu es là. »
Je pense souvent à ça Sue. Je suis là. Peu importe où je me trouve dans le monde, « je suis là ». »

« Et rappelle-toi, « je suis là », à seulement une enveloppe de toi. »

« Il n’y a aucune poésie dans ma vie sans toi. Tu es ma muse. Avant de te connaître, j’écrivais avec ma plume, et mes lecteurs adoraient ça. Cela signifiait quelque chose pour eux. Mais après t’avoir rencontré, j’ai écrit avec mon âme, et moi, j’ai adoré ça. Cela signifiait tout pour moi. »

« Une lettre n’est pas toujours qu’une simple lettre. Des mots sur une page peuvent submerger ton âme. Si tu savais. »

« Si tu savais ce que l’on éprouve en courant retrouver brièvement quelqu’un, et comment, l’espace d’un instant, le monde cesse de tourner lorsqu’on tient cette personne dans ses bras, et comment il recommence ensuite, si vite qu’on tombe à la renverse, pris de vertige. Si tu savais combien chaque bonjour peut être plus douloureux que mille au revoir. Si tu savais. »

Note: 5/5

Blog Note 5

8 réflexions au sujet de « Une lettre de vous – Jessica Brockmole »

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