Corruption – Don Winslow

Don Winslow - Corruption (2018)

Don Winslow – Corruption (2018)

blognote 4

4ème de couv’…

Denny Malone est le roi de Manhattan North, le leader charismatique de la Force, une unité d’élite qui fait la loi dans les rues de New York et n’hésite pas à se salir les mains pour combattre les gangs, les dealers et les trafiquants d’armes.

Après dix-huit années de service, il est respecté et admiré de tous. Mais le jour où, après une descente, Malone et sa garde rapprochée planquent pour des millions de dollars de drogue, la ligne jaune est franchie.

Le FBI le rattrape et va tout mettre en œuvre pour le forcer à dénoncer ses coéquipiers. Dans le même temps, il devient une cible pour les mafieux et les politiques corrompus. Seulement, Malone connaît tous leurs secrets. Et tous, il peut les faire tomber…

Mon ressenti de lecture…

Mon cher ami Nietzsche disait que « Celui qui doit combattre des monstres doit prendre garde de ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes dans un abîme, l’abîme regarde aussi en toi ».

Denny Malone est-il devenu un monstre à trop côtoyer le monde des malfrats?
La question est posée et nous nous doutons bien de la réponse…
Mais Denny Malone n’a jamais eu qu’une suprême ambition: être un bon flic.
Le prix en est-il trop élevé?

Quel plaisir de retrouver l’encre noire de la plume incisive de Don Winslow dans Corruption! Près de 600 pages d’une vigueur décoiffante, de causticité, de noirceur, d’ironie et de cynisme.

L’auteur nous décrit un système gangrené dans tous les coins, piste une chance qui peut tourner à tout instant et court après un contrôle qui peut s’évanouir en une fraction de seconde. Il est des métiers à risques quand on peut y perdre la vie mais quand c’est son âme qui fout le camp, les lendemains n’ont plus à chercher un petit air à chanter car l’espoir s’en est allé.

Avec Corruption, nous arpentons New York, de l’Upper West Side à Harlem, en passant par Colombus Circle, aux côtés de la Manhattan North Special Task Force. Aux côtés de Malone et de ses acolytes. Le décor décape, l’ambiance est sombre et percutante, et le suspense vous étrangle au fil des pages. Le flirt avec la ligne jaune est dangereux, la prise de risques resserre peu à peu son étau, ne laissant plus qu’un chas d’aiguille pour s’en sortir ou se retrouver au bord du gouffre.

En dressant le portrait d’une société américaine corrompue des hauteurs de la politique vers les méandres de la justice, servie par le simple flic en uniforme ou la rivalité des services de police, Don Winslow va bien au-delà de ces frontières US tant certains détails trouvent écho dans bien d’autres pays du monde.

Ces 600 pages se dévorent, défilent à toute vitesse, évoquent également la plume de R-J Ellory, vous entraînent vers l’abîme et vous lient à la chute d’un homme en espoir de rédemption mais dressent le portrait effarant d’un quotidien violent et borderline.

Une petite pépite livresque qui vous fera aimer le noir…

Citations…

« Ils ont inhumé leur équipier – cornemuses, drapeau plié sur le cercueil et rubans noirs sur les insignes – puis repris le travail, car les dealers, les gangs, les cambrioleurs, les violeurs et les mafieux ne prennent pas de congé pour porter le deuil. »

« Dans une seule rue, vous entendez cinq langues, vous sentez six cultures, vous écoutez sept genres musicaux, vous voyez une centaine de personnes, un millier d’histoires, et tout ça c’est New York.
New York est le monde. »

« Ouais, tu parles. On peut faire confiance à un journaliste autant qu’à un chien. Si vous avez un os dans la main, si vous le nourrissez, tout va bien. Mais si vous avez les mains vides, ne vous retournez pas.
Si vous n’alimentez pas les médias, ce sont eux qui vous bouffent. »

« Avec tout ce qu’il a vu, Malone n’est pas un grand admirateur de Dieu, et il devine que c’est réciproque. Il y a un tas de questions qu’il aimerait Lui poser, en supposant qu’il puisse L’interroger un jour, nul doute que Dieu refuserait de parler, Il prendrait un avocat et laisserait Son fils porter le chapeau. »

« Tu savais que tu passerais de charognard à chasseur. 
Tu es devenu un prédateur.
Un parfait criminel. »

« Les connards de la NRA vous disent que
«ce ne sont pas les armes qui tuent, ce sont les gens».
Oui, se dit Malone, des gens armés. »

« L’enfer, ce n’est pas de ne pas avoir le choix.
C’est de devoir choisir entre deux choses épouvantables. »

Blog Note 4

The Bear Memoria

 

4 réflexions au sujet de « Corruption – Don Winslow »

  1. Ton cher ami Nietzsche a un beau parlé ! Si son ramage … Oui non il a bien dit quoi !
    En ce moment je limite beaucoup beaucoup les dépenses, mais tu as une fois de plus attisé ma curiosité… Donc je le note précieusement ! Mais n’abuses pas trop hein !

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