
Cai Jun – La rivière de l’oubli (2018)
4ème de couv’…
Chine du Nord, juin 1995. Shen Ming, jeune et brillant professeur, est suspecté d’avoir assassiné une lycéenne, quelques jours après, il est poignardé près de l’école, dans une usine désaffectée.
Neuf ans plus tard, le mystère s’épaissit. Les présumés meurtriers du professeur sont envoyés, eux aussi, au royaume des morts.
La rumeur se répand alors: et si Shen Ming avait traversé la rivière de l’oubli pour se réincarner et se venger?
Mon ressenti de lecture…
« On dit en Chine qu’à partir de la mort, l’être humain doit passer par la Porte des Fantômes, le Sentier des Sources Jaunes et juste avant d’atteindre le palais de l’au-delà, par le Fleuve de l’Oubli. »
Se venger par delà la mort. Ne pas connaître le repos éternel tant que son propre assassinat n’a pas obtenu justice. S’affranchir des règles des vivants pour obtenir réparation… C’est la promesse de la 4ème de couv’ appuyée par une couverture superbe.
Vous n’aurez pas échappé au slogan commercial du « Stephen King chinois » et, pour ceux qui me connaissent, vous savez que je fuis ce genre de « référence » racoleuse, tout comme les prix pseudo-littéraires. C’est le premier roman traduit en français de Cai Jun donc il est bien prématuré d’annoncer qu’un Stephen King chinois est né.
Mais revenons au roman.
C’est un dépaysement à plus d’un titre pour la lectrice occidentale que je suis.
Le tutoiement dans les dialogues, l’attitude coincée des personnages, la culture et le parcours social et professionnel de chacun… pas évident de s’immerger dans une telle ambiance, surtout quand tous les noms de personnages semblent se ressembler et que les allées et venues entre passé et présent brouillent la perception de la situation.
Car s’il est question de vengeance pour un meurtre, un postulat de départ apparemment simple, le « retour » de Shen Ming va révéler une multitude de secrets qui gravitaient dans son ombre.
Amitié, amour et ambition voguent en compagnie de dame trahison et Shen Ming/Si Wang n’est pas au bout de ses surprises!
L’intrigue est intéressante sans être diablement originale mais un thriller flirtant avec le fantastique ouvre des perspectives flippantes à bouleverser votre conscience. Alors que Shen Ming, assassiné, se réincarne en un jeune garçon, Si Wang, l’impression qui se dégage de ces pages est davantage une possession qu’une réincarnation quand le désir de vengeance est le seul but de l’existence de ce jeune garçon.
J’ai eu du mal à m’identifier à Si Wang, tant son comportement est atypique (et pour cause!) pour une garçon de son âge, mais surtout pour la facilité qu’il lui est offerte d’évoluer parmi les adultes.
De plus, à mon sens, il y a trop de personnes autour de Si Wang qui établissent le lien avec Shen Ming pour qu’une aura d’angoisse, de suspense et de mystère perdure tout au long de l’intrigue.
Si le roman est agréable, au final, je suis clairement passée à côté de toutes les références culturelles émaillant le quotidien des protagonistes.
Le nombre important de personnages et leurs noms ont jeté un brouillard sur ma lecture. Déjà que je ne suis pas copine avec les patronymes en général, ma mémoire étant plus attachée aux caractéristiques de chacun, alors collez moi des noms asiatiques et j’ère dans quelques secondes d’absence cotonneuse avant de situer à nouveau l’action.
Ajoutez à cela certaines redites et mon rythme de lecture, entre flottements et longueurs, est devenu chaotique.
Impression mitigée, donc, après la découverte de cet auteur, Cai Jun.
Déçue de n’avoir pas eu la facilité de m’affranchir des codes occidentaux pour apprécier cette plume chinoise, mais curieuse de lire la prochaine traduction d’un de ces livres.
Et il y a de quoi faire car Cai Jun est auteur d’une trentaine de thrillers…
Citations…
« Après la mort, il ne reste rien. Telle est la vérité. »
« On dit souvent qu’un mot
Meurt aussitôt prononcé
Mais je dis plutôt
Que sa vie a commencé. »
« Le temps est un fleuve dont nul ne peut remonter le courant. »
« Si quelqu’un se souvenait de vous après votre mort, vous n’étiez pas vraiment mort. Vous continuez à vivre en lui. »
« Les hommes sont comme les animaux. Quand les gens qui les entourent sont d’une extrême cruauté leur instinct de tueur se réveille et ils ne peuvent plus se contrôler, jusqu’à ce que le sang coule à flots. »
Je te rejoins, réaction mitigée… on va faire fi de la comparaison avec notre King préféré et adulé 😀 Si XO venait à proposer d’autres titres je répondrai présent
Moi aussi, je répondrai présente car je n’aime pas rester sur un avis mi figue mi raisin sur un seul roman! 😉
Je vais commencer à l’oublier, alors… 😆
Mouhaha! Oublier avant même de l’avoir ouvert? 😮
Le titre parle déjà d’oubli… là, je ne sais déjà plus de quoi on parle ni qui je suis… 😆
Euh… qui êtes-vous, beau ténébreux? 😮
PTDR