
Pierre Blanc & Jean-Paul Chagnollaud – Israël face à Israël (2018)
4ème de couv’…
En France comme ailleurs, l’image d’Israël est très contrastée.
Pour les uns, c’est un État irréprochable grâce auquel le peuple juif dispose enfin de son «toit politique». Une démocratie qui perdure dans un environnement instable et dangereux.
Pour les autres, c’est avant tout un État qui occupe depuis cinquante ans un territoire qui n’est pas le sien et sur lequel il a développé une colonisation systématique au mépris du droit international.
De fait, comme le montrent Pierre Blanc et Jean-Paul Chagnollaud à l’aide de nombreux exemples, la réalité d’Israël offre bien des contradictions. Idéologie, territoire, État, identité, sécurité, économie: autant de thèmes qui sont abordés dans ce livre sous leurs aspects paradoxaux,
afin de nous permettre d’appréhender la réalité d’Israël aujourd’hui.
Mon ressenti de lecture…
Les frontières physiques des pays que nous connaissons aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles de l’Antiquité et l’évolution historique a bien souvent bouleversé lesdites frontières et les creusets des nations. Jusqu’à quelle époque faut-il remonter pour justifier un droit à la terre? Une terre attribuée par décision politique à un peuple peut-elle être le berceau apaisé d’une nation?
Israël est un sujet sensible. Que dis-je, brûlant même, et qui exacerbe les passions, souvent ignorantes car le conflit israélo-palestinien est quotidiennement d’actualité. Et je préfère prévenir immédiatement que ce livre n’est pas une lecture que je conseille à quelqu’un qui n’aurait pas, déjà, de solides notions historiques sur la région en question et quelque appétence pour les manœuvres politiques et politiciennes.
J’avais une opinion déjà bien assise sur Israël, dont je ne parlerai pas ici, ce n’est pas le propos et je ne suis pas du genre à tomber dans le prosélytisme mais comme toute opinion, je recherche son bien-fondé au fil de mes lectures ou je n’hésite pas à évoluer dans ma réflexion par le biais d’études contraires et solidement argumentées.
Contrairement au titre qui me suggérait davantage une introspection d’une patrie atypique à l’histoire chargée et souvent tragique, il est grandement question du conflit israélo-palestinien. Trop. Mais il remet tout de même quelques vérités au centre de la discussion.
Non, la création d’Israël ne relève pas d’une vaine compensation pour le drame de la Shoah et le claironner est une volonté de cantonner les pays occidentaux dans leur culpabilité de cet événement et exercer une pression sur leur prises de position actuelle dans le conflit qui l’oppose aux palestiniens.
Certes, cela a facilité sa création mais n’oublions pas que la Palestine était sous mandat britannique et que le gouvernement anglais avait promis un « foyer national juif » dès 1917 aux termes de la Déclaration de Balfour. Que ces mêmes britanniques n’ont cessé de revenir sur leurs promesses au gré des humeurs politiques et des confrontations mortelles entre juifs et arabes et que les différents courants sionistes peinaient même à établir une volonté commune.
Avec cette indépendance en 1947, l’opinion s’est radicalisée dans un esprit de revanche sur l’histoire et à partir de là tout espoir d’apaisement était vain.
La Palestine a toujours été le bout du chemin souhaité par tous les juifs du monde comme le retour d’exil après la venue du Messie. Mais il serait totalement erroné de confondre judaïsme et sionisme. Quand plusieurs courants sionistes prônaient une politique agressive aux fins de s’approprier le territoire de la Palestine, d’autres souhaitaient une Alliance de la paix en une entente judéo-arabe.
Les auteurs nous relatent cette histoire moderne, les confrontations, les différents courants internes, les alliances internationales, les enjeux géo-politiques au Moyen-Orient qui dépassent de loin le simple conflit israélo-palestinien.
L’État d’Israël est un cas particulier aux aspects contrastés et complexes. La situation géo-politique autour d’Israël est loin d’être simple et une vision manichéenne de celle-ci ne peut en aucun cas s’appliquer.
Le but de cette étude n’est pas de juger, il est de nous donner un aperçu global des éléments nécessaires pour forger notre propre opinion. Or, mon sentiment est que j’ai lu un portrait à décharge alors que j’attendais qu’on m’oppose des arguments à charge. Le déséquilibre entre les aspects négatifs et positifs a été trop présent au fil des pages et j’avoue avoir été agacée par ce qui me semble être un parti-pris qui n’aurait pas lieu d’être dans une étude. Donc une lecture en demi-teintes, pour ma part.
En conclusion, c’est une lecture « académique » dont le ton est déjà malheureusement donné dans la 4ème de couv’, certes fort bien étayée, claire dans son plan, complète dans le souci d’aborder tous les aspects d’une nation, dans sa religion, son histoire, sa culture, son économie et dans ses objectifs politiques à l’heure contemporaine mais qui m’aura laissée sur ma faim avec un sentiment d’inachevé. C’est un sujet sensible, traité comme tel, qui, à mon sens, est bien loin de trouver un dénouement dans la paix et l’apaisement quand certaines questions resteront sans réponse…
Citations…
« (…) Israël est, pour de multiples raisons, un fragment d’Occident ancré dans une terre, celle de l’Orient, qui dans l’Histoire et davantage encore dans les imaginaires fut celle de la confrontation de deux mondes qui n’ont jamais cessé de se défier, de se méfier et de s’opposer, comme si l’un n’était rien sans l’autre. »
Là, je suis super intéressée afin d’en apprendre plus ! Je me pose des questions aussi, j’en ai discuté beaucoup avec un ancien collègue de boulot et j’ai toujours des questions sans réponses.
Mais je savais que Trump n’était pas le premier à rebouffer sa parole et que les anglais étaient champions toutes catégories ! Oups
Un peu déçue de la manière dont le sujet est traité mais bon, peut-on s’attendre à une réponse claire et objective sur cet épineux sujet? 😉 Complexe en tout cas!
Impossible d’être objectif et de nous dire la vérité vraie sur le sujet (et sur d’autres).
La complexité fait partie de la vie et quand j’entends certaines personnes sortir des horreurs, en 2018, je me dis qu’elles devraient aller s’acheter un cerveau ou faire marcher le leur, parce que nom de dieu, on régresse et on fait descendre le QI de toute la rue.
On assène quelques idées reçues par le biais des écoles et des médias et cela devient la vérité universelle! C’est affligeant! Mais on rejoint toujours au thème du bourrage de crânes des masses. Les situations géopolitiques sont extrêmement complexes en règle général car tu mêles les enjeux actuels pas toujours sains, les alliances politiques avec la grande Histoire des peuples et une culture. Difficile d’avoir une opinion arrêtée, elle varie au fil des époques. Mais en ce qui concerne, je lis, j’écoute, parfois je donne raison à l’un et puis à l’autre. Mais humainement et peut-être philosoquement parlant, je ne comprends pas qu’un État comme Israël, ayant la Shoah dans son histoire, puisse infliger ce qu’ils font subir aux palestiniens! Et pourtant je ne suis pas pro-arabe! 😮
Et une fois qu’une idée est entrée dans la tête, même fausse, elle n’en sortira plus, même si on le prouve ! Sans compter les gens qui préféreront rester à la première idée car plus facile pour le cerveau car la vérité n’est pas toujours confortable pour le cerveau.
Sans compter que pour Israël, il y a aussi les textes religieux, le combat pour l’eau et moult autres choses. Juger est difficile, mais je ne suis pas d’accord avec eux, pas d’accord avec ce qu’ils font subir aux palestiniens. Trop is te veel !
J’ai aussi souvent changé d’avis au fil du temps, plus jeune, on ne voyait qu’un morceau de la chose, on s’e fichait, on avait son opinion arrêtée et basta. J’ai changé (comme disait le nain).
Aaaah, le bourrage de crâne !!! Et on veut me faire croire qu’on va inventer un outil pour lutter contre les fausses infos ??? putain de merde (pardon), les gouvernements nous mentent, les politiciens aussi (Trump, Bush, Tony Blair, Farrage et l’autre anglais dont j’ai oublié le nom, chantre du brexit aussi). Merde, ça me revient pas et je l’ai lu dans le canard en plus !!!!
Énormément d’éléments de différents ordres entrent en ligne de compte, en effet, entre la religion, les dissensions intestines, la géo-politique, l’économie… etc.. On ne peut se permettre de juger si on n’analyse pas ces différents aspects. C’est pourquoi j’aime ce genre de lecture. Mais même avec ces éléments, il n’est pas aisé de se faire une opinion objective.
Et un outil contre les fausses infos?!? Laisse-moi rire! Des gens bossent pour les gouvernements spécifiquement pour la manipulation de masse! Alors vive les lanceurs d’alerte et même eux, parfois, je doute! Au final, les gens ayant un minimum de cerveau et de sens critique finissent par être parano! On stigmatise les complotistes. Je veux bien qu’il y a quelques illuminés dans le lot mais il y a tellement de corruption, de collusion et de manipulation chez les dirigeants et les lobbyistes que nous sommes obligés, quelque part, d’être parano et de ne pas se contenter des paroles apportées sur un plateau doré! 😮
Les complotistes fadas, tu les vois venir de lui ! Avec la musique qui va avec… et rien que les entendre parler te donne envie de rire à gorgée déployée ou de les enterrer au fond du jardin…
Je me fie au Canard, quand ils se plantent, ils rectifient, et ce n’est jamais rien de grave, parfois, ils ont estimé une somme et ils étaient en-deçà de la véritable.
On nous manipule, à l’insu du plein gré des journalistes, parfois, l’exemple dont je me souviendrai toute ma vie étant le charnier de Timisohara (google, help me !!!) : Timișoara !! Là, c’est bon. Les journalistes pressés, voulant ne pas se faire dépasser par les autres, la pression, le truc qu’ils pensaient horrible… et on se retrouve avec une fausse info horrible pendant le repas de Noël ! 1989 et je m’en souviens encore !!
De plus, on n’est jamais à l’abri des fausses rumeurs ou des fausses infos, comme des soldats allemands se déguisant en polonais pour attaquer des allemands et ensuite pouvoir hurler à l’agression…
Impossible de s’en sortir, faut tout recouper, ça prend du temps et on est à l’ère du tout de suite vite urgent parce que 2 minutes après, l’info est déjà pourrie, dépassée… les gens veulent tout tout de suite, savent plus attendre…
Boris Johnson !!! Merci la canard… 😀