
Karen Hamilton – La fille du ciel (2018)

Mon ressenti de lecture…
« Mesdames et Messieurs, bonjour, la compagnie Calmann Levy noir est heureuse de vous accueillir sur le vol de la psychopathe de l’amour à destination de l’enfer.
Je suis Nate Goldsmith, votre pilote et franchement je ne sais pas où j’ai mis les pieds…
Nous vous remercions d’avoir choisi la compagnie Calmann Levy pour votre voyage et nous vous souhaitons un bon vol! »
Obsession. Idée fixe. Juliette n’a qu’une idée en tête: Conquérir Nate et se l’accaparer pour le reste de sa vie au nom de l’amour.
Si on dit que la vengeance est un plat qui se mange froid, avec elle, elle sera glacée, tant les racines de son mal sont anciens.
Elle n’est pas bien nette dans sa tête, la Juliette! Elle ne supporte aucun rejet, de la part de qui que ce soit et si vous avez le malheur de la frustrer, vous allongez sa liste d’ennemis potentiels dont les crimes commis à son encontre ne doivent surtout pas rester impunis. C’est aussi simple que cela dans sa vision manichéenne et pathologique de son monde. Et le genre d’amour qui habite son existence, et bien, on s’en passerait bien car cela n’a rien à voir avec la magie des sentiments qui peuvent unir deux amis ou de deux amoureux!
Calculatrice et manipulatrice, elle ne recule devant aucune manigance, espionne, s’introduit dans l’intimité de ses cibles, sans aucune empathie pour autrui, enfermée dans sa folie et son absession. Elle est comme un pitbull qui s’acharne aveuglément, la bave aux lèvres, les yeux exorbités, fixés sur sa proie et qui ne lâche rien malgré les coups que l’on peut lui asséner.
Elle est machiavélique dans sa manière de verrouiller la situation pour empêcher toute tentative de fuite de sa proie. Elle est sans pitié.
Un personnage détestable, un serpent à sang froid, pour lequel le lecteur ne peut s’identifier sauf si vous avez quelque tendance malsaine à vouloir contrôler autrui!
Si la cible secondaire en la personne de Bella questionne un temps pour le lien qui l’unit à Nate et Juliette, je n’ai pas été captivée par l’intrigue.
Une faiblesse psychologique de l’adolescence, mal gérée, mal assumée, qui se transforme en une force malfaisante et monomaniaque, la folie de Juliette est latente et s’exprime dans une escalade un peu trop convenue, à mon sens, et cette fin ouverte ne laisse que peu de champ libre à l’imagination et à la logique du dénouement.
Et si on imagine bien le sentiment d’impuissance et d’incrédulité de ses victimes, le roman étant centré sur Juliette, le lecteur a juste envie de sortir de cette spirale obsessionnelle, passer la camisole à Juliette, sans réellement ressentir d’empathie pour Nate, Bella et leurs compagnons…
Le titre français est La fille du ciel… le septième ciel ne sera pas atteint et je préfère de loin le titre original, The perfect girlfriend, car nous savons tous que la perfection n’est pas de ce monde et tenter de l’atteindre ne peut que provoquer la chute…
Le portrait de cette psychopathe de l’amour est bien ficelé pour son caractère obsessionnel et la méticulosité de son plan d’action mais j’avoue que cette lecture sera vite oubliée…
Citations…
« Une fois que je serai à ce poste, j’aurai accès à plus d’informations.
Et qui dit informations, dit pouvoir. »
« Qui se marie à la hâte, se repent à loisir. »
On ne peut pas réparer ses erreurs. Jamais. Elles finissent par faire progressivement partie de soi, une partie vile, pourrie et suffocante.

