Liste mortelle – Lee Child

Lee Child - Liste mortelle

Lee Child – Liste mortelle (2007)

blognote 4

4ème de couv’…

1990. Jack Reacher, 29 ans, est officier dans une base militaire de Caroline du Nord.
C’est lui qui est de service quand le corps sans vie d’un soldat est retrouvé dans un motel sordide. Jack Reacher envoie la police locale sur les lieux pour ce qui semble être une simple crise cardiaque.

Mais bien vite l’affaire prend une tout autre tournure. Reacher reçoit l’appel d’un certain colonel Garber: le cadavre est en réalité celui d’un général de la marine américaine en pleine mission secrète.

Et quand Reacher se rend chez la victime pour annoncer le décès aux proches, il retrouve la femme du général assassinée…

Mon ressenti de lecure…

Huitième volet des voyages de Jack Reacher, le vagabond cher à Lee Child… et à moi aussi, c’est mon chouchou livresque et je voue une admiration certaine à son auteur dont j’adore l’humour anglais bien caustique!

Au bout d’une dizaine d’avis publiés sur cette série, j’ai toujours un peu l’impression de radoter mais tant pis, ce sera une nouveauté pour ceux qui ne connaissent pas encore ce personnage récurrent!
Rappel crucial si vous tenez à la vie: ne me parlez surtout pas de l’adaptation ciné et du choix désastreux de l’acteur pour incarner ce géant blond baraqué!

Jack Reacher: ancien de la Police Militaire américaine, mesure plus d’un mètre quatre vingt dix, blond aux yeux bleus, avec toute la rigueur d’une vie passée dans l’armée et une conception pure de la justice, telle que la loi ne peut pas forcément l’appliquer, tout en muscles mais pas mal aussi dans le crâne. Il a quitté l’armée car elle ne pouvait plus rien lui apporter et depuis, il vadrouille au gré de ses envies. Mais il semble être un aimant à problèmes… sûrement à cause de la jalousie que sa liberté suscite… allez savoir! L’esprit vif et les muscles affûtés, Jack Reacher est un loup solitaire peu prolixe, se contentant d’un confort spartiate, qui intériorise énormément mais… faut pas le chercher!

Mais dans Liste mortelle, nous faisons un bond en arrière pour retrouver un petit jeune de 29 ans qui possède déjà un caractère trempé dans l’acier le plus pur.
Ce roman est unique, il marque un moment précieux dans l’existence de Jack Reacher et en révèle énormément à nous, lecteurs, en marge de l’intrigue principale: L’auteur nous apprend la raison pour laquelle Reacher a été rétrogradé et n’a plus jamais grimpé l’échelle des commandements au sein de l’armée (et c’est tout à son honneur!) et il le place dans un contexte inédit: l’intimité de sa famille, auprès de sa mère, en compagnie de son frère, Joe.

J’ai énormément apprécié ces moments fugitifs à Paris où réside sa mère et ne suis plus surprise par les traits de caractère familiaux tenant de la froideur, de la maîtrise et de la pudeur dans l’expressions des sentiments. Des chiens ne font pas des chats et la dignité et la classe de sa mère m’ont conquise. Tout comme les révélations sur son passé pendant l’occupation de Paris sous la Seconde Guerre Mondiale ont surpris ses fils, elle est la digne mère de ces deux héros!

Pour en revenir à l’intrigue principale, nous sommes au début de l’année 1990 et le mur de Berlin s’est écroulé entraînant des bouleversements insoupçonnés, même au cœur de l’armée américaine.
S’il faut sans cesse s’adapter aux variations des chants géo-politiques, le commandant Reacher révèle, à ses risques et périls, une guerre intestine entre les différents corps d’armée et un conflit mortel suivant une liste bien définie. Il flaire la piste et la suit, frondeur, contournant les règles, défiant les ordres. Il fonce, entraînant à sa suite le lieutenant Summer, tireur d’élite et jeune femme à la conduite nerveuse et rapide, aspirant à être mutée à la même unité que Reacher, la 110e Unité Spéciale.

La présence féminine est habituelle dans les romans de Lee Child et l’auteur nous brosse à chaque fois des portraits uniques, forts et capables de tenir tête à Reacher. C’est toujours un petit air de fraîcheur pour égailler le mâle stoïque et affable.

Comme d’habitude, la lecture est rythmée, sans temps mort, idéalement équilibrée entre les moments d’action, de suspense, et ceux, plus calmes mais non moins intenses, de réflexion et de déduction alimentant l’enquête. L’intrigue est originale et bien menée, dénote d’une parfaite connaissance des rouages de l’armée US (à relever tout de même, étant donné que l’auteur est anglais!) et la mécanique est bien huilée!
L’auteur aborde également le sujet de l’homosexualité au sein de l’armée et de la difficulté à conduire une carrière avec un tel secret sur les épaules. Pas pathos, que du pragmatisme et de l’humanité, sans jugement ni a priori. J’ai déjà eu l’occasion de le mentionner mais j’aime beaucoup la manière dont l’auteur, mine de rien, analyse certains thèmes de société sans jamais être moralisateur.

Encore une fois, sans surprise, j’aime toujours l’insolence, les raccourcis efficaces et la droiture de Jack Reacher, même ici à l’aube de ses 30 ans, et j’ai passé un excellent moment de lecture!

Citations…

« Dans l’armée, on ne prend pas ses désirs pour des réalités. On attend d’avoir reçu une réponse en bonne et due forme. Sinon on court droit au chaos. »

« C’est comme quand on sort d’un cinéma, qu’on est obligé d’abandonner 
un film qu’on aimait bien. Voilà ce qui me tourmente. Je ne saurai jamais la fin. Je ne saurai jamais ce que mes garçons deviendront. Franchement, ça ne me fait pas plaisir. Et puis je me suis dit que, tôt ou tard, j’allais devoir quitter la séance. Personne n’est éternel. Et même si je jouissais d’une excellente santé, je ne saurai jamais ce qui vous arrivera, comment cela se terminera pour vous. Et c’est très bien comme ça. »

« La nostalgie des morts, ça fait partie de la vie. »

« Ce sont des choses qui arrivent. Vous vous sentez bien et pourtant vous mourez. De toute façon, ces histoires-là ne se fabriquent pas. On pourrait à la rigueur simuler une fibrillation à l’aide d’un choc électrique mais pas quarante ans de cochonneries dans les artères. »

« Alors oui, c’est vous qui vous y collez.
— J’en ai au moins pour une heure de trajet.
— Il vous attendra. Il est mort. »

« Mon père aussi était dans les Marines.
Chaque fois que je le peux, je le dis. Cela me donne une sorte de légitimité génétique vis-à-vis des gens de cette corporation, ça les empêche de me considérer comme un abruti d’officier de la régulière. »

« (…) mais c’était ainsi qu’on fonctionnait dans l’armée. Inutile d’avoir des niveaux d’alerte si on ne pouvait les élever ou les baisser de temps à autre, inutile de les baisser ou de les élever si ça n’entraînait pas de conséquences. Et inutile de lancer certaines petites expéditions à l’étranger si ça ne devait pas vous occasionner quelques émois par procuration. »

« Les avions et les hélicos sont séduisants mais ils n’ont jamais remporté seuls une bataille. Et ça n’arrivera pas. Ce sont les semelles sur la terre qui gagnent les guerres. »

« Elle avait connu des moments effrayants et elle avait fait ce qu’elle avait à faire. Dès lors, elle me manqua plus que jamais et je sus que j’en souffrirais toute ma vie. Je me sentais vidé. Je venais de perdre un trésor que j’ignorais posséder. »

« Ce n’est pas une question d’imagination.
— Si. Parfois ça suffit. Parfois c’est tout ce qu’il faut pour mener une enquête. Il faut imaginer ce que les gens ont pu faire. Ce qu’ils ont pu penser et faire. Il faut pouvoir se mettre à leur place. »

« Si un obus me touchait de plein fouet, ce ne serait pas drôle, et encore moins s’il ne faisait que m’effleurer. »

« Je vous prenais pour la brebis galeuse. Mais c’est toute la bergerie qui est pourrie. Les agneaux innocents se font rares. »

Blog Note 4

Retrouvez ICI la bibliographie de Lee Child et les liens vers mes avis déjà publiés!

The Bear Memoria

5 réflexions au sujet de « Liste mortelle – Lee Child »

  1. « mesure plus d’un mètre quatre vingt dix, blond aux yeux bleus » et là, je repense à Tom Cruise pour jouer le rôle et je me marre, je me marre !!!! Je pense bien l’avoir lu, cet opus là.

    • Qu’est-ce que j’ai dit?!? Qu’est-ce que j’ai dit, hein?!? Qu’on ne me parle pas plus de Tom Cruise!!! Ce choix d’acteur est incompréhensible et franchement comique, en effet! Bon, on sait que les gros sous parlent et les films en eux-mêmes sont sympas mais je refuse la filiation livresque! 😉 😮

      • Je la refuse aussi ! Déjà que j’en suis arrivée à détester Tom Cruise ! Dire qu’avant je fondais sur lui dans cocktail, rain man, top gun, jours de tonnerre, horizons lointains.

      • Tout comme toi, je l’ai adoré dans cette époque ciné mais depuis, mon regard a changé. Il reste efficace dans ses rôles qui sont commerciaux et bien ficelés mais la magie n’opère plus! 😮 Le dernier samouraï et Top gun restent mes favoris! 😀

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