
Michelle Richmond – Piège conjugal (2018)
4ème de couv’…
Alice, ancienne rockeuse reconvertie en avocate, et Jake, psychologue, s’aiment, l’avenir leur appartient.
Le jour de leur mariage, un riche client d’Alice se présente avec un cadeau singulier: l’adhésion au « Pacte ». Le rôle de ce club? Garantir à ses membres un mariage heureux et pérenne, moyennant quelques règles de conduite: décrocher systématiquement quand le conjoint appelle, s’offrir un cadeau tous les mois, prévoir une escapade trois fois par an… mais surtout, ne parler du Pacte à personne.
Alice et Jake sont d’abord séduits par l’éthique, les cocktails glamour et la camaraderie que fait régner le Pacte sur leur vie…
Jusqu’au jour où l’un d’eux contrevient au règlement.
Le rêve vire au cauchemar.
Mais comme le mariage, l’adhésion au Pacte, c’est pour le meilleur… comme pour le pire.
Mon ressenti de lecture…
Ce roman est juste horrible et flippant! Imaginez Big Brother sous vos draps, dans votre cuisine, espionnant vos téléphones et tablettes… c’est le pire des scénarios pour vivre d’amour et d’eau fraîche car au bout d’une semaine ou d’un mois, il vous faudra un verre bien tassé de sky (au minimum) pour calmer vos nerfs en pelote et votre angoisse de voir une montagne de muscles vous tomber dessus si par malheur vous avez oublié de faire le petit cadeau du mois à votre moitié!
Pour le meilleur et pour le pire… dans le mariage, tu peux passer par la case échappatoire du divorce mais dans le mariage avec option « Pacte », c’est par la case prison que tu peux faire une halte… parfois prolongée. En ajoutant des tortures, humiliations, chantages pour que les bourreaux du Pacte arrivent à leurs fins: de beaux mariages et aucun divorce.
C’est pire que le Code Pénal, tout est paramétré, codifié, des sanctions sont prévues à chaque écart, des jugements, des préventives et des peines de prison sont à l’ordre du jour! Vive la spontanéité des sentiments et des effusions, ils ne sont plus à l’ordre du jour!
Le couple formé par Alice et Jake, s’ils avaient quelques fragilités et doutes quant au devenir de leur mariage, comme tous nouveaux mariés qui redoutent de rejoindre les rangs des divorcés avant l’heure, vont vite s’apercevoir que cela peut rapidement devenir un enfer, à regarder sans cesse derrière leur épaule.
L’intrigue est bien trouvée et le fait que Jake soit psy et a fortiori un psy qui s’occupe de couples en crise est l’occasion pour l’auteur de citer bon nombre d’études sur l’amour et le mariage, comme celle qui définit votre degré potentiel d’infidélité en fonction de la longueur de votre annulaire et de faire une pause entre deux angoisses avec des réflexions sur le couple, l’amour et les rouages du bonheur et ce qui précipite sa chute.
Mais Jake a beau être psy, il n’est pas le dernier à être perdu, à ne plus savoir à quel saint se vouer. Jake et Alice sont bel et bien coincés. On sent très vite la joie s’éteindre, la peur s’installer, le cauchemar devenir réalité.
Si le climat d’angoisse vous étreint assurément au fil des pages, j’ai trouvé le tout un peu longuet et j’ai dégringolé à l’échelle de la gravité des manipulations et méthodes de rétorsion des responsables du Pacte.
Devenir une version améliorée de soi ne relève-t-il pas de l’accomplissement naturel de soi et de l’amour affranchi de ce Pacte qui formate, enferme dans des cases, codifie, dirige, surveille et sanctionne? Ce Big Brother intime est un roman effrayant mais quand on voit fleurir tant d’applications dites « utiles » ou l’essor du métier de « coach », il y a de quoi se poser des questions!
Le « Mon Ami » de la dernière page laisse flotter un malaise certain et je ne suis pas certaine que l’issue soit celle à laquelle Jake aspire…
Bref, Piège conjugal se situe entre le bagne et la secte alors je n’ai qu’une chose à dire: vive le célibat!
Citations…
« N’écris rien si tu peux le dire, ne dis rien si tu peux le chuchoter, ne chuchote rien si tu peux te contenter d’un hochement de tête. »
« Personne n’est retenu contre son gré, Jake. Tous nos résidents sont conscients de leurs crimes et heureux de pouvoir procéder à un réalignement psychique dans un environnement où ils se sentent accompagnés. »
« Il y a un écart entre celui que nous sommes et celui que nous pensons être. C’est le cas pour tout le monde. Même si, en ce qui me concerne, j’aime à croire que cet écart est faible, je suis prêt à admettre qu’il existe. »
On dirait un peu le pitch de « la fille d’avant » où il fallait respecter des règles pour pouvoir vivre dans l’appart minimaliste et tout blanc.
Toujours décrocher le téléphone quand sa moitié appelle ? Et si on est aux chiottes en train de s’essuyer ??? On laisse tout tomber pour saisir le téléphone ?? Bonjour l’odeur… Bon, je vais passer, c’est pas comme si je n’avais rien à lire 🙂
Ouaip! Tout est planifié, obligé de prévoir un voyage tous les trimestres, rentrer tôt du boulot sinon cela signifie que tu ne tiens pas à ton mariage..; Menottes et au trou! :p 😉
Mon dieu, pas pour moi cette affaire là
Ni pour moi! 😮 Flippant!
mdr