
Antonio Lanzetta – Le mal en soi (2018)
4ème de couv’…
Le petit bourg de Castellaccio, dans la région du Cilento, au sud de l’Italie, abrite un très vieux saule. À la fin de l’été 1985, on a retrouvé le corps de la jeune Claudia pendu à ses branches, sa tête décapitée gisant entre les racines.
Trente et un an plus tard, pendue au même arbre, torturée de la même façon, la dépouille grouillante de vers d’une autre jeune fille contemple Damiano Valente, le Chacal, un célèbre écrivain de true crime.
L’Homme du saule est revenu à Castellaccio.
Hypersensible, méthodique et acharné, le visage rongé de cicatrices et condamné à traîner sa jambe brisée, tenant grâce à la morphine, Valente est hanté par cet été de la peur où lui et ses amis Claudia, Flavio et Stefano ont été fauchés par la haine, la folie et la mort.
Quand le commissaire De Vivo l’appelle sur l’enquête, la traque peut commencer.
Mon ressenti de lecture…
1985. Sud de l’Italie. Claudia n’est plus, victime d’un meurtre et d’une mise en scène macabre terrible.
Elle n’est plus mais ne sera jamais oubliée. Surtout pas par Damiano, victime dans les mêmes temps que son décès d’une agression qui le laissera défiguré, éclopé et accro à la morphine.
Il est devenu auteur de romans inspirés de crimes réels et quand il est informé d’un nouveau meurtre, plus de trente ans après celui de Claudia, ses démons reprennent de la vigueur…
Le mal en soi est le premier roman publié en France d’Antonio Lanzetta, auteur italien, que je découvre donc, avec en bonus, une nouvelle qui m’attend dans ma liseuse: Sous la pluie.
La structure du roman oscillant entre passé et présent, désormais classique, instaure un rythme nerveux de lecture, creuse le fossé entre ce que Damiano, Flavio et Stefano étaient et ce qu’ils sont devenus et éparpille les pièces d’un puzzle qui ne trouvera son dénouement que dans les dernières pages.
C’est un thriller assez court et l’auteur a réussi tout de même a brossé un grand nombre de portraits au fil de son intrigue autour d’un serial killer.
Toutefois, je déplore un manque d’informations sur la motivation du tueur et sa personnalité, tout comme quelques précisions sur certains personnages dont les conditions de vie actuelles restent absentes ou superficielles.
J’avoue avoir eu davantage d’intérêt à découvrir la jeunesse de ce groupe d’amis et essayer de deviner leur avenir, qu’à les suivre au présent lors de ce nouveau meurtre, plus de trente ans après.
J’ai beaucoup apprécié le personnage de Valente, handicapé dans sa chair, hanté par le drame de cet été 85 et prisonnier de ses démons. Sa vie s’est arrêtée et on sent qu’il ne trouvera la paix qu’avec la résolution de ce nouveau meurtre. J’ai été touchée par son parcours personnel, la persécution dont il faisait l’objet quand il était jeune adolescent et l’agression qui l’a fauché en pleine course.
Le personnage de Flavio est très intéressant également, parce qu’une idylle est morte dans l’œuf, que cela a changé toute son existence sans jamais éteindre sa rage, et que tout comme Valente, son parcours personnel est loin d’être un paradis sur terre.
La plume de l’auteur est agréable et addictive. J’ai apprécié sa manière de décrire la vie dans une Italie rurale, avec des luttes quasi mafieuses même au sein d’un petit village et le tempérament sanguin de ses habitants qui préfèrent régler leurs comptes entre eux et dans le sang.
Malgré l’insouciance et les rires de jeunes adolescents des années 80 en vacances d’été allant s’ébrouer dans les ondes claires et fraîches, ce roman est sombre, marqué par cette jeunesse écroulée en plein élan de vie, voilé par le fantôme de celle qui n’est plus.
Une agréable lecture, rapide et incisive, et un auteur que je vais suivre…
Citations…
« Un nouvel homicide pour sa base de données. Ses disques durs en étaient remplis. Des vies brisées, des cadavres et des traces de sang dans lesquelles il cherchait inlassablement un signe. Il avait parfois l’impression d’être un vautour. Toute sa vie durant, il avait traqué les ombres, et voilà que les ombres venaient à lui. »
« La voix déformée de De Vivo lui avait rappelé que le passé ne capitulait jamais. Tu pouvais aller de l’avant, t’efforcer d’avoir la meilleure vie possible, jeter les souvenirs à la cave et éteindre la lumière en te disant que le noir ferait le reste… le passé trouvait toujours le moyen de te faire payer tes dettes. »
« – Tu lis trop. Dans les livres, ils mettent une éternité à déclarer leur flamme. Forcément, sinon le livre serait trop court. Tu n’y as jamais pensé? »
« Car si aimer, c’était veiller sur quelqu’un, l’emporter partout avec soi, l’avoir en permanence dans son cœur et dans ses pensées, au point d’en être malade, alors il l’aimait plus que tout au monde. »
François feldman chantait ♫ quand j’ai le mal de toi ♫… Il est dans ma PAL, pas encore eu le temps de le sortir ! 😀
Aaahhh je vais surveiller ton avis alors! 😉
Je t’enverrai une lettre recommandée pour te prévenir du postage ! Faut déjà que je le lise… 🙂
Ouiii faut déjà que tu le lises mais savoir que j’attends, plantée là, ton avis devrait te motiver, non? Non! Mince! :p
Heu, je vais tâcher de faire plus vite que la SNCF ! 😛
Faciiiile! 3:)
Pas faux, surtout pour le moment !
Il est dans un de mes cartons. En tout cas, j’ai eu le plaisir de prendre un petit déjeuner avec et il est …..
Ooohhh la coquine! :p
Je n’allais pas me priver. Vivre à Lyon à de nombreux avantages
Tu as bien raison! Mais maintenant, faut sortir le bouquin de ta PAL! 😉
Attends il faut déjà que je le sors de mes cartons !
L’installation dans ton nouvel appart se passe bien? Comment?!? La biblio n’est pas installée en top priorité??? 😉
Oui ça se passe bien. Et non pas encore loi
Bon courage! 😀