
Steve Robinson – Loin des vivants (2018)
4ème de couv’…
Une valise d’enfant surgie du passé arrive à l’improviste et sans explication dans une banlieue cossue de Washington.
Une semaine plus tard, dans la chambre d’un hôtel anglais, le généalogiste Jefferson Tayte se retrouve face au canon d’un pistolet semi-automatique Walther.
Ce qui n’était au départ qu’une mission de routine, retrouver la mère biologique de sa cliente, va devenir une enquête formidablement complexe et dangereuse qui nous entraîne dans le Leicestershire, en pleine Seconde Guerre mondiale.
Tayte va reconstituer ainsi l’étonnante histoire de cette jeune fille et de ce GI américain de la 82e Aéroportée, tombés follement amoureux en pleine tourmente des années 1944-1945, et mystérieusement disparus à la même époque.
Mon ressenti de lecture…
La vie d’Eliza bascule lorsqu’elle reçoit une valise vieille de 70 ans emplie d’affaires. Elle ne savait pas qu’elle était une enfant adoptée et ne retrouvera sa sérénité que lorsque Jefferson Tayte, généalogiste, pourra lui donner plus amples renseignements sur son ascendance.
Mais d’une simple enquête de routine, J.T risque sa vie quand d’autres la perdent.
Il est des secrets que certains ne voudraient jamais voir révélés…
Contrairement à mon habitude, je n’ai pas lu le premier tome de cette série. Par étourderie, je pensais que Loin des vivants était le premier. Du coup, je peux confirmer ce qui est noté sur la 4ème de couv’, à savoir qu’il peut être lu indépendamment de l’autre sans aucune gêne car l’auteur a su glisser quelques détails développés sûrement dans La voix du sang.
J.T rentre tranquillement à son hôtel. Il est accueilli par un Walther P99. Un semi-automatique, ça ne plaisante pas! Qui a dit que le métier de généalogiste était de tout repos?
De par ma spécialisation professionnelle, j’ai toujours nourri une passion pour la généalogie. Parce que savoir d’où on vient pour déterminer où on veut aller est pour moi le principe de base de toute existence.
Steve Robinson a choisi un généalogiste comme personnage principal et non, il ne ressemble pas un vieux bibliothécaire bossu fourrant son nez dans des registres poussiéreux! Même s’il préfère un bon petit plat à une heure de sport, et qu’il a du mal à résister à quelques friandises et se baigne dans le café, Jefferson Tayte adore aller le terrain et user des moyens modernes du net!
Ajoutez une pointe de thriller à une histoire du passé exhumée et l’enquête devient passionnante!
Conjointement aux recherches menées par Tayte, le lecteur bondit dans le passé, dans le Leicestershire, en Angleterre, en 1944. Mena est une jeune fille pleine de vie. Elle est impatiente de s’engager dans l’armée pour joindre ses efforts à ceux de ces concitoyens, elle jalouse un peu sa grande sœur Mary, déjà sur le chemin d’une vie d’adulte indépendante et bientôt mariée à son grand amour Eddie. Mais les élans de jeunesse de Mena se heurtent à l’intolérance de sa mère. Et quand elle tombe amoureuse d’un américain, Danny, les choses se compliquent…
Des amours contrariées et tragiques, chahutées par le chaos de la Seconde Guerre Mondiale, ce n’est pas une thématique originale et toute la différence réside dans le talent de l’auteur à raconter l’histoire, à susciter des émotions chez son lecteur et à l’immerger totalement dans le drame. Et c’est le cas ici, l’empathie est immédiate, le suspense vous prend en otage et vous voulez savoir. Savoir ce qu’il est advenu de ces jeunes gens fougueux tellement confiants en l’avenir. Savoir pourquoi Mena a abandonné sa petite fille…
Avec Mena, j’ai aimé, espéré, désespéré, j’ai ragé aussi.
Mais l’histoire de Mena ne se limite pas à un coup de foudre, c’est un portrait de la société anglaise des années 40, du traitement inhumain infligé à des jeunes femmes qui n’ont pu ou pas voulu suivre la ligne tracée par leurs mères et par la même, des relations parentales étriquées qui n’excusaient aucune erreur.
C’est ainsi une double tragédie sur les épaules d’une jeune fille qui ne demandait qu’à être heureuse et servir son pays.
L’évocation des événements de la Seconde Guerre Mondiale est juste et bien documentée, comme la participation de la 82nd Airborne Division à l’opération Market Garden par exemple, mais sans tomber dans le cours d’Histoire, et offre un cadre historique parfait.
Les événements actuels sont tout autant fascinants avec un Tayte qui remue les souvenirs des uns et des autres, analysent les relations familiales, exhument des secrets et de vieilles photos en noir et blanc, remplis les creux des mémoires, tout en esquivant les balles d’un P99.
La vérité n’est pas toujours bonne à être révélée…
Les remords risquent bien de porter à lourdes conséquences sur le présent des descendants de la famille de Mena…
C’est une très agréable découverte que cette série basée sur le thriller et la généalogie. Entre suspense et collecte d’informations pour rassembler les pièces d’un puzzle du passé, Tayte est un personnage solitaire intéressant qui a à cœur d’apporter des réponses aux autres alors que son propre passé lui est inconnu!
Et vous savez quoi? Tant pis, ce n’était pas prévu au programme, je vais prendre du retard dans mes SP, je vais me faire taper sur les doigts mais… mais je viens de commencer La voix du sang!
Citations…
« – On dit qu’il n’y a qu’une chose qui soit certaine dans la vie, Jefferson.
Savez-vous laquelle?
– La mort (…)
– C’est exact, mais ce n’est pas l’unique certitude. (…) c’est celle-ci: où que vous souhaitiez aller, quoi que vous vouliez être ou faire – ou découvrir, dans votre cas – vous n’y parviendrez jamais si vous abandonnez. »
« Tout le monde pense terminer le livre qu’il lit en le commençant, mais qu’en sait-on? Combien y-a-t-il de lectures inachevées? Telle est la question. Combien de personnes sont mortes sans connaître la fin de l’histoire? »
Je t’ai déjà dit que tu m’énervais ??? 😛
Il me semble, en effet, avoir reçu de ta part quelques regards menaçants! 3:) Mais tu sais que j’adore ça? :p
Je m’en doutais ! Bon, je vais faire mes yeux de biches, alors ! 😀
Héhé, cela ne marche pas avec moi, je suis misogyne et les yeux de biche me donnent juste envie de coller des claques! :p Et non, ce n’est pas avec ton regard de biche que je vais succomber à l’envie de ne pas te tenter avec de bonnes lectures! 😀 Souffre et note! 😀
Ok, je ressors mes yeux révolvers hérités de papy, alors !
Héhé, ça, je préfère! On fera un duel de regards qui tuent avec celui dont j’ai hérité de ma mère! 😀