4ème de couv’…
Peter Novak, philanthrope multimillionnaire et prix Nobel de la paix, a été enlevé par des terroristes.
Paul Janson, ancien agent secret et vétéran du Vietnam, accepte de sauver cet homme à qui il doit la vie.
Mais l’opération tourne mal, et Janson, accusé d’avoir assassiné Peter Novak, s’aperçoit qu’il est le jouet d’une horrible machination.
Un complot d’Etat, dans lequel sont impliquées plusieurs agences de renseignement et des personnalités très haut placées.
Le seul espoir de Janson est de découvrir l’incroyable vérité – un secret qui pourrait déclencher des guerres, renverser des gouvernements, changer le cours de l’histoire.
Mon ressenti de lecture…
Robert Ludlum, c’est une vieille histoire d’amour que j’avais envie d’exhumer pour remettre ce fabuleux auteur au goût du jour et relire ses romans avec un œil différent, peut-être plus « mature » que lors des lectures originelles.
La Directive Janson est un ouvrage posthume et le premier d’une série autour du personnage de Paul Janson (Paul Garrison, alias de Justin Scott, ayant repris le flambeau pour les deux suivants et Douglas Corleone pour le quatrième tome).
Paul Janson s’est retiré des affaires, a déposé les armes, il est dans le privé maintenant, en qualité de consultant en sécurité pour toutes sortes de sociétés. C’est un ancien des Opérations Consulaires mais c’est à croire que travailler pour les agences aux acronymes bien connus des États-Unis vous colle à la peau toute votre vie!
En effet, il se retrouve accusé ni plus ni moins d’avoir assassiné Peter Novak, philanthrope multimillionnaire et prix Nobel de la paix.
Il va devoir défendre sa vie mais également élucider ce meurtre qui dissimule un complot qui risque d’ébranler le monde entier…
Aaahhh l’espionnage, les complots, les politiques, les vitrines officielles des agences nationales de sécurité mais aussi et surtout, les non-officielles. Les milieux nébuleux dans lesquels l’eau est trouble et profonde, dans lesquels les allégeances changent au gré des courants et où la stratégie se décident dans les bureaux mais est chamboulée quand elle se frotte aux impondérables de la réalité… Des sujets sur lesquels l’encre peut couler à flots à l’infini tant l’esprit humain allié au pouvoir n’en finit pas de créer des monstres…
Et à trop jouer à l’apprenti sorcier, il ne faut pas s’étonner que les marionnettes décident un jour de se rebeller et de couper les liens qui les agitent. Et là, la situation devient incontrôlable…
Et c’est la vie de tous qui est en jeu quand les pions décident de prendre le contrôle!
J’ai adoré cette histoire. J’adore la géopolitique, il faut dire. C’est le théâtre de l’ombre. Elle est le reflet des plus grandes intelligences comme des plus gros travers de l’être humain. C’est un bras de fer plus ou moins diplomatique entre les puissances dominantes mais qui ne peuvent s’asseoir qu’avec l’appui des plus modestes mais non moins ambitieuses. Elle est la scènes des plus gros trafics planétaires qui soient, d’influence, d’armes, financiers et bien évidemment, politiques.
Quelques auteurs sont les rois de la géopolitique comme l’incontournable John le Carré, Robert Littell, Joseph Kanon ou un Philip Kerr ou Percy Kemp et, à mon sens, Robert Ludlum a largement sa place dans le panthéon de ces plumes!
Et ses romans sont des pavés dans la marre des naïfs du journal télévisé et des candides de la politique.
Le personnage de Paul Janson est très classique dans le style James Bond. capable de briller en costume cravate comme avec une arme à la main, et bien entendu de faire succomber une jeunette de la moitié de son âge. Classique mais toujours savoureux dans un rythme relativement nerveux pour ne pas décrocher en cours de route, malgré quelques longueurs. L’action s’équilibre très bien avec l’exploration des méandres de l’espionnage de tout poil.
J’ai apprécié également les flash backs sur la guerre du Vietnam et l’analyse psychologique de Janson et de son mentor. Le passé sombre et sanglant de ces personnages est évoqué pour expliquer les crises de conscience de Janson et les raisons de son départ de la CIA mais ôte pour le coup un peu de suspens dans le principal retournement de situation du roman.
Une relecture très agréable et vous savez quoi? La guerre froide est terminée depuis longtemps mais le monde de l’espionnage a encore de « beaux » jours devant lui!
Citations…
« Le grand homme n’aspire qu’à la petitesse. Quand il se repose sur la couche moelleuse des privilèges, il s’endort. Quand il est bousculé, tourmenté, vaincu, il a l’occasion d’apprendre; il se forgeait des certitudes: il apprend son ignorance; il est guéri de sa folie de la vanité. »
Ralph Waldo Emerson
« Traiter avec un journaliste, c’est comme danser avec un doberman. (…) On ne sait jamais s’il va vous lécher la figure ou vous sauter à la gorge. »
« Pour l’instant, le sang-froid constituait son atout majeur. Il lui faudrait donc contourner l’anxiété et la trop grande assurance. L’une débouchait sur l’impuissance, l’autre sur la stupidité. »
« Chaque mission comportant des bénéfices potentiels comporte également des risques potentiels. L’art de la stratégie consiste à coordonner ces deux zones d’incertitude. »
« Clair comme l’eau, froid comme la glace. »
Je n’ai jamais accroché à Robert Ludlum…
Naaan!?! Et tu sais pourquoi? 😮
Trop espionnage ?
Ok! C’est vrai que certains passages ralentissent pas mal l’action et mériteraient d’être un peu condensés!
En tout cas, je n’avais pas adhéré du tout…