Le sceau des sorcières – Jacques Vandroux

Jacques Vandroux - Le sceau des sorcières (2017)

Jacques Vandroux – Le sceau des sorcières (2017)

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4ème de couv’…

Quand Isabelle Desmondières, chef d’entreprise à la vie débridée, est retrouvée torturée à mort à son domicile, c’est à son entourage que s’intéresse la police.

Mais l’enquête prend une autre tournure lorsqu’une mère de famille sans histoires est découverte, quelques jours plus tard, immolée par le feu sur le campus de Grenoble.

Car il y a un point commun entre les deux victimes: un tatouage mystérieux, le fameux « sceau des sorcières ».

Pour comprendre ce qui lie ces meurtres atroces, le capitaine Nadia Barka devra exhumer les secrets du passé, notamment ceux du Vatican, et remonter des procès iniques de l’Inquisition au XVIIe siècle aux turpitudes d’une élite lyonnaise dépravée.

Mon ressenti de lecture…

J’ai découvert Jacques Vandroux avec le Projet Anastasis que j’ai beaucoup aimé. Donc, c’est tout naturellement que j’ai jeté un œil sur Le sceau des sorcières… puis les deux!

Nadia est d’un tempérament volcanique, c’est peu de le dire quand elle se retrouve avec une enquête interne sur le dos après s’être défoulée allègrement sur des violeurs, surpris en plein flag. Seulement, l’un d’eux a un papa au bras long et ce n’est que le début de ses ennuis.
Nadia est jeune maman, borderline, ne sait plus où elle est ni qui elle est. Elle bouillonne, Nadia, et tout son entourage trinque pour les excès de son caractère ombrageux.

Pour éponger toute cette fureur, il y a bien cette enquête sur l’assassinat de ces femmes aux mœurs dissolues, après de savantes tortures qui ne sont pas sans rappeler les techniques de l’Inquisition dans la chasse aux sorcières du XVIIème siècle mais ce qu’elle va découvrir avec ses collègues, ainsi que les ramifications induites, sont encore pires que ce qu’elle a imaginé.

L’occasion de déverser davantage encore son énergie…

Entre polar et roman ésotérique, accrochez-vous, c’est parti pour une lecture nerveuse et trépidante car l’auteur ne nous laisse que peu de répit avec un rythme soutenu, du voyage temporel entre lointain passé et présent, du « tourisme » en Italie, au cœur de Lyon et de la randonnée autour de Grenoble.

Le roman est riche et dense avec pas moins de trois enquêtes (procès de sorcellerie, enquête interne contre Nadia, recherche des coupables des meurtres grenoblois) qui se rejoignent pour le final.

Grenoble nous plonge dans les parties fines et autres clubs libertins avec une échappée dans les sphères d’influence politiques (hey, surprise, les politiques ne sont pas plus vertueux que le simple quidam! quoi?!? vous n’êtes pas surpris?!?) alors que l’Inquisition ravive quelques leçons d’Histoire.

Et passionnée d’Histoire étant, je me suis immergée avec délice (ne me soumettez pas à la question, je préfère quand même les sévices et autres tortures sadiques infligés par quelque pervers!) dans la recherche historique du destin de Margot.

La religion se glisse adroitement dans l’intrigue, relevant que l’Inquisition n’était pas moins qu’un outil de contrôle de l’Église catholique pour éradiquer tout mouvement ne respectant pas le dogme, tels les Templiers par exemple. Mais que cela a été également une époque bénie (et ô combien!) pour exercer toutes sortes de vengeances personnelles. Personne n’était à l’abri d’accusation d’accointance avec le Diable.

Ce fut le cas de Margot, guérisseuse condamnée pour sorcellerie et victime de la concupiscence du fils de celui qui lui avait pourtant offert sa protection sous la forme d’un tatouage qui sera nommé par la suite « le sceau des sorcières ». Car ce tatouage va perdurer chez toutes les filles de la lignée de Margot.

Tatouage qui se retrouve chez ces femmes assassinées à Grenoble, de nos jours.

Le lien?
Il apparaît peu à peu, entre passé et présent, dans l’esprit tourmenté des coupables à la rancune tenace.

Tourmentée, notre Nadia l’est aussi drôlement! Par son enfance, ses frasques passées, par une vie de couple et une maternité qu’elle semble considérer comme un frein, et un métier exigeant qui grignote sa conscience. C’est une femme de tête, avec du caractère et une susceptibilité à fleur de peau, sur sa condition de femme comme ses origines arabes.
Nadia est un électron libre, tout autant attachante qu’agaçante.

Si Nadia est le personnage central du roman, les protagonistes secondaires ne sont pas en reste, avec une présence essentielle au sein de l’intrigue mais aussi une psyché fouillée et une vie privée intéressante et créant rapidement une empathie qui donne envie de les suivre tout autant que l’enquête.

Deuxième essai avec Jacques Vandroux et essai transformé, notamment pour les incursions historiques que j’affectionne. Je m’en vais donc ajouter d’autres titres de cet auteur à ma PAL et pars en quête d’une sorcière qui, à défaut de me guérir de mon addiction livresque, pourrait bien m’apporter un peu de temps supplémentaire pour lire toutes ces tentations!

Citations…

« C’est dans le manque que l’on reconnaît la valeur de ce que l’on a perdu. »

« De tout temps, certains se méfient des hommes et des femmes qui connaissent les secrets de la nature. Il est bien plus facile d’accuser son voisin de faire appel à des forces diaboliques que de reconnaître qu’il a passé des années à apprendre et à expérimenter le pouvoir guérisseur des plantes. »

« La nature ayant horreur du vide, un nouveau truand surgissait dès qu’ils en envoyaient un derrière les barreaux. »

« Si vous appelez se faire tabasser et sodomiser par une bande de sauvages « prendre du bon temps », il faudra sérieusement revoir votre concept du plaisir féminin, commissaire, répliqua amèrement Nadia. »

« Parce qu’ils ne savent pas contrôler leurs instincts, les hommes mettent sur le dos des femmes les démons qui leur font perdre pied. »

« Elle avait un temps été tentée de rejeter toute forme de religion, renvoyant dos à dos les extrémistes juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes et consorts. Jusqu’au jour où Sophie lui avait fait remarquer que les régimes les plus cruels du XXème siècle avaient été ceux d’Hitler, Staline, Mao et Pol Pot, qui avaient tous nié la notion même de Dieu. »

« Le Dieu ultime était aujourd’hui l’argent, pour lequel on acceptait de laisser mourir des hommes, des femmes et des enfants par millions… l’idole que chacun, riche ou pauvre, avait vénérée un jour ou l’autre… »

« Espérons qu’elle a un smartphone de dernière génération… une bénédiction pour les écoutes et les filatures (…) »

 

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