
Jenny Blackhurst – Cruelle absence (2015)

4ème de couv’…
Après trois années passées en prison, Susan Webster n’a qu’un souhait: se reconstruire. Nouvelle adresse, nom d’emprunt, n’être qu’une femme anonyme dans un village paisible.
Jusqu’à ce matin.
Une enveloppe glissée sous sa porte; à l’intérieur, la photo d’un petit garçon, et un prénom: Dylan.
Blague cruelle? Susan croit devenir folle. Cet enfant ne peut pas être Dylan, son Dylan. Son fils est mort depuis trois ans. Et c’est elle la responsable.
Sauf que Susan est incapable de se remémorer le drame. Son ex-mari, la police, tous l’ont désignée comme coupable. Et si on lui avait menti? Et si Dylan était encore en vie?
Accrochée à cet espoir, Susan se lance dans une dangereuse quête de vérité. Et plonge dans un cauchemar plus effrayant encore…
Il n’y a rien de plus cruel que de perdre un enfant… Et quand la mère est reconnue coupable de son meurtre alors qu’elle n’en a aucun souvenir, quel enfer est le sien?
Susan est repartie de zéro: autre région, autre nom, autre apparence. Elle a même coupé les ponts avec les rares personnes qui ne lui ont pas tourné le dos, comme son père. Elle survit sous le poids de ce fardeau, constamment sur le qui-vive.
Et un jour, une photo improbable: son fils, Dylan, censé être décédé depuis trois ans.L’espoir viscéral qu’elle ait été piégée renaît et elle ne cessera de chercher la vérité…
C’est le titre et la 4ème de couv’ qui m’ont interpellée car la maternité est un sujet qui, s’il est bien traité, appelle des émotions puissantes. Et Jenny Blackhurst a réussi à m’embarquer dans son roman à suspense flirtant avec le thriller.
Le démarrage est un peu lent, installant les doutes et les questionnements, immergeant le lecteur dans le cauchemar que vit cette femme qui est obligée de faire sienne une vérité qu’elle nie pourtant farouchement tout au fond d’elle pour ne pas devenir folle.
Cassie, son ancienne compagne de cellule, devenue son unique amie, est son garde-fou mais voit avec jalousie l’influence de Nick, venu frapper à sa porte pour remuer le passé.
Nick joue un double-jeu mais reste obscur une grande partie de l’histoire, alimentant nos doutes et le suspense.
La seconde histoire qui vient se greffer à la quête de vérité de Susan et qu’elle exhume peu à peu est du pur thriller. Cela peut même sembler disproportionné dans l’horreur mais c’est aussi ce qui fait l’originalité de ce roman qui ne tombe pas dans les règlements de compte familiaux ou conjugaux, un peu cliché et convenu quand on aborde la disparition d’un enfant.
Cela va bien au-delà de la disparition d’un bébé qui n’est qu’une victime collatérale au final, le sommet d’un iceberg criminel inattendu.
Et tel une suite de dominos, la chute du premier entraîne celle des autres dans des rebondissements haletants. Le roman s’accélère au fil des découvertes et le récit parallèle d’une jeunesse dorée prend alors tout son sens!
L’auteur aborde le sujet de la dépression post-partum maternelle (car oui, elle peut aussi toucher les papas!). C’est une réalité souvent négligée et jugée sévèrement tant la naissance d’un enfant se doit d’être un arc en ciel de félicité et de bonheur dans le cliché social. Avec les doutes de Susan sur sa culpabilité, c’est la situation parfois très problématique de la mère qui a du mal à faire face à sa nouvelle condition, entre fatigue et frustration, qui est mise en avant, avec délicatesse.
Et si cette jeunesse dorée tombe dans la perversion, rien ne peut les arrêter et le ciment de la tromperie, du meurtre et des abus les lient dans l’âge adulte.
J’ai également apprécié la relation entre Cassie, Susan et Nick qui instille amitié et sentiments pour alléger un peu l’atmosphère et ajoute une note de séduction toujours sympa!
L’intrigue est bien ficelée et le suspense est omniprésent jusqu’à la fin donc ce fut une lecture très agréable et que je vous conseille!
Citations
« Les mots me font défaut. J’aimerais me justifier, mais comment? Comment expliquer que mes bras me semblent vides en permanence? Que mon coeur pleure l’absence de mon fils? Que mes yeux voient un enfant mort à chaque coin de rue? »
« J’avais besoin de croire que je n’étais pas capable de faire du mal à un bébé, à mon bébé, alors qu’au fond de moi je connaissais pertinemment la vérité. L’esprit a une drôle de façon de vous faire accepter ce que vous refusez d’admettre. »

Ton commentaire final me donne envie, mais ce ne serait pas raisonnable du tout ! 🙂
Depuis quand es-tu raisonnable?!? C’est venu d’un coup ou progressivement?!? Tu m’inquiètes!!! :p
Je dis que je suis raisonnable, parce que je me dis qu’à force de le dire, ça va peut-être arriver…
C’est peine perdue! :p
En effet 🙂
D’habitude ce genre de sujet n’est pas ma tasse de thé .. mais ton billet fait envie.
Un bouquin bien sympa, en effet! 😉