
Cedric Lalaury – Il est toujours minuit quelque part (2016)
4ème de couv’…
Bill Herrington est un homme heureux. La cinquantaine approchant, il a une femme qu’il adore, deux filles aimantes, et un poste de professeur de littérature dans une prestigieuse école préparatoire. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes… jusqu’au jour où il trouve dans son casier l’exemplaire d’un roman à sensation publié par un mystérieux inconnu: Richard Philip Kirkpatrick. Pas de quoi chambouler le professeur Herrington.
À un détail près: ce roman raconte une histoire vraie.
L’histoire d’un crime dont Bill est persuadé que personne n’en avait eu connaissance. C’est du moins ce qu’il a toujours cru.
Ce livre étrange va bientôt envahir l’existence de Bill et tout contaminer autour de lui à la façon d’un virus. Sa vie paisible et confortable, ainsi que son équilibre psychologique, vont vite menacer de voler en éclats sous l’effet dévastateur de ce roman vengeur qui a réveillé tous les fantômes du passé.
Mon ressenti de lecture…
Une 4ème de couv’ accrocheuse.
Même si le thème de la résurgence d’un crime passé n’est pas de la plus haute originalité, qu’elle le soit par le biais d’un roman et non d’un chantage direct est une idée sympathique.
Mais j’ai eu énormément de mal à me le laisser captiver par ce roman.
Et ce, pour plusieurs raisons.
La principale et non des moindres: Bill Herrington. Un personnage fade, à l’image de sa vie qu’il dit sans prétention mais imbu de son savoir professoral, méprisant de la littérature « populaire ». Il est condescendant dans son attitude et poussiéreux comme une vieille veste de tweed!
Même avec un personnage aussi antipathique, j’aurais eu plaisir à le voir malmené par les bouleversements apportés par la lecture de ce roman mystérieux.
Mais il n’en ai rien. Le prof est passif, il essaye de faire le dos rond en espérant que l’orage passe, de noyer le poisson.
Sa vie paisible et confortable est certes bouleversée mais à aucun moment, je n’ai senti de réel danger ou de mise en danger.
Je n’ai senti que la lâcheté du personnage qui, de surcroît, survole ce mystérieux roman au lieu de le décortiquer, de l’analyser, de chercher l’auteur véritable de cette prose.
Le roman est le prétexte, pas un élément essentiel de l’intrigue et, au final, trop peu de détails sur le passé sont divulgués pour créer un réel suspens captivant.
Même si la curiosité de connaître l’identité de celui qui sait nous anime tout au long de la lecture.
Crime il y a eu et à aucun moment une aura de culpabilité ne semble crédible. Le manque de sentiment de culpabilité de Bill et l’absence physique de son ami Neal annihilent tout aspect dramatique à l’intrigue. Je n’ai pas ressenti que Bill ait été torturé par son crime passé et cela créé donc une sorte d’indifférence au sort qui lui est réservé.
L’impression que le sujet reste en surface est tenace tout au long du roman et comme les compagnons d’infortune de Bill ne sont principalement que des fantômes d’un passé remisé dans un tiroir, guère d’alternative que de supporter les angoisses de ce personnage pas très sympathique!
Si je n’ai pas accroché à l’intrigue, je n’ai pas adhéré non plus au style de l’auteur. Un manque de fluidité qui m’a donné l’impression que l’auteur a hésité entre une écriture résolument classique ou une écriture moderne plus nerveuse. Tel le professeur de lettres qui cite Shakespeare mais dénigre Harlan Coben…
Dommage mais je suis passée totalement à côté de cette lecture!
Citations…
« Tu m’avais dit qu’après minuit c’en serait fini, / Que nos âmes tourmentées trouveraient repos, / Mais tu te trompais, car rien ne s’achève à minuit, et ce moment / Sur le point d’arriver ne se produit jamais, / Parce qu’il est toujours minuit quelque part dans le monde pour les criminels de notre espèce, / Et que c’est là le point indépassable de notre horizon. (William Shakespeare, Macbeth, IV, 4.) »
« Tout au long de son récit, il fut dans un état second – comme en pilotage automatique. Une partie de son cerveau s’occupait à faire la conversation avec sa fille tandis que l’autre était encore sous l’emprise de ce qu’il venait de lire. Son esprit était contaminé par les mots du romancier qui continuaient de s’insinuer en lui. »
Note: 3/5
Il est toujours l’heure de l’apéro quelque part aussi… et pour le moment, ce n’est absolument pas l’heure de noter ce roman ! 😀
Dommage .. le 4ème de couv me tentait .. enfin il y en a tellement d’autres à lire 😉
Hihi… en même temps, l’émotion que l’on peut ressentir (ou pas!) à la lecture d’un roman n’est pas la même chez chacun… peut-être qu’il te plairait! Tout est tellement subjectif dans la lecture! ^_^