
Meg Little Reilly – Les tempêtes (2017)
4ème de couv’…
Fuir ou ne pas fuir? Radioscopie d’un couple en veille de tempête.
Ash et Pia ont choisi de mener une vie différente.
Quitter leur petit confort de Brooklyn, ce quotidien de trentenaires arty.
Acheter une jolie maison dans le Vermont.
Rêver ensemble à de nouveaux projets devant des paysages à couper le souffle.
Mais leur greendream s’annonce de courte durée, menacé par l’annonce « des Tempêtes », un événement climatique sans précédent.
Face à ce réveil de la nature, plus indomptable et imprévisible que jamais, les réactions humaines sont aussi variées que les caractères.
Et devant l’inéluctabilité d’une catastrophe écologique, dans l’attente d’une possible fin du monde, l’union de Ash et Pia, peu à peu, se désagrège.
Mon ressenti de lecture…
Tout d’abord, je remercie NetGalley et les éditions Harpel Collins pour l’envoi de ce roman, premier né d’un auteur américain: Meg Little Reilly.
Ash et Pia, un couple de bobos new-yorkais, sont installés depuis trois mois seulement dans la verte nature du Vermont quand de terribles tempêtes, jamais inégalées jusque là, sont annoncées. Dérèglement climatique, réchauffement de la planète, les colères de Mère Nature ne seront plus qu’apocalyptiques!
Quand le retour obligé à un mode de vie plus dépouillé et primitif n’est encore qu’un doux fantasme pour ceux n’ayant connu que le confort de la vie moderne et aseptisée mais que la réalité et Mère Nature te tire violemment les oreilles, l’être humain ne peut que subir et courber l’échine.
Quant à tirer un enseignement des leçons que la Nature nous inflige… c’est une autre histoire. La preuve, nous sommes au XXIème siècle et l’écologie est encore poussive et peine à s’imposer face aux lobbies et à l’égoïsme individuel. L’arrogance mène l’humanité à sa perte et nous restons sourd aux coups de semonce de notre Terre. Jusqu’au point de non retour que nous avons sûrement déjà atteint depuis bien longtemps!
Ce roman se veut un appel à la raison, un défi lancé à l’homme pour qu’il ait le courage de changer son destin déjà funestement tout tracé, même si encore nébuleux. L’extinction de notre espèce passera-t-elle par les catastrophes naturelles ou ses conséquences, comme des pandémies, des accidents nucléaires, une pollution extrême? Dans tous les cas, nous paierons durement notre irrespect envers la nature à qui nous devons pourtant d’exister. Ce que Mère Nature a donné, quand le reprendra-t-elle?
Roman écologique qui traduit l’engagement de l’auteur dans sa vie personnelle mais qui a à cœur de ne pas, comme elle le dit elle-même, nous asséner des statistiques et des chiffres au point de rendre le récit indigeste mais au contraire, par le biais du vécu d’hommes et de femmes tels que vous et moi, de nous sensibiliser à la cause environnementale.
L’être humain vit en société et par là même revêt un masque qui ne tient plus quand sa survie est en jeu. Le vernis s’effrite et la véritable nature de chacun se révèle. La peur guide chacun. Les ruraux s’opposent aux urbains, les prédicateurs de l’apocalypse religieux fleurissent, les survivalistes rameutent les sceptiques d’hier et les politiques n’en finissent pas d’enfumer le peuple.
Mais Meg Little Reilly s’est surtout immiscée dans l’intimité d’un couple, celui de Pia et Asch. Un couple qui avait tout pour être heureux mais qui vivra sa propre tempête quand le regard de chacun ne porte plus dans la même direction, quand les projets diffèrent, quand les sentiments s’éteignent et que l’autre redevient un étranger. Les parachutés de Brooklyn étaient venus dans le Vermont pour une vie meilleure et la concrétisation d’un rêve de hipsters de retour vers la nature. Mais la nature n’est plus décidée à être clémente et les épreuves infligées changeront Pia et Asch à jamais.
J’ai beaucoup aimé les personnages pour les relations qui les opposent ou qui les lient, pour leur rapport à la nature mais l’intérêt majeur de ce roman réside tout de même dans la peur, l’attente de cette tempête annoncée, l’ambiance anxiogène de l’appréhension. Une angoisse allant crescendo qui explose quand la tempête est enfin là. Chaos, ravages, prévisions erronées, morts: rien n’est acquis, l’homme ne contrôle rien.
L’auteur a très bien su traduire l’impuissance de l’Homme face à la Nature qui reste suprême, au bout du compte. Il pourra toujours la martyriser, la corrompre, la détruire… mais elle aura toujours le dernier mot…
Une excellente découverte avec cet auteur, avec un roman clairement ciblé sur l’écologie sans être lénifiant ou moralisateur, mais très certainement clairvoyant en notre avenir proche. Tremblez, lecteurs, Mère Nature se réveille pour un câlin apocalyptique!
Citations…
« Les espèces se reproduisaient tout autour de nous mais nous, nous avions besoin d’assistance médicale. Je comprenais ce que ce diagnostic avait de difficile. (…) Je voulais ressentir ce chagrin avec elle, mais la tristesse que j’aurais pu éprouver avait été supplantée par une extraordinaire sensation de soulagement – soulagement que les défaillances « mécaniques » soient de son côté et non du mien, et surtout soulagement qu’on nous ait offert ce cadeau inappréciable: du temps. »
« Quelques minutes plus tôt, nous pensions à cette nouvelle vie à concevoir, et maintenant nous étions confrontés à l’incertitude de celle qui nous attendait. »
« Y aurait-il un moment où l’espèce humaine devrait décider de ne plus se perpétuer, ou allions-nous continuer de nous reproduire jusqu’à ce que l’univers décide à notre place de notre sort et nous éradique de la surface de la Terre? »
« Isole est un endroit civilisé. Mais la peur provoque des comportements bizarres chez les gens. La peur dissout le lien. On n’essaie pas de saper toute une tradition de démocratie participative. Jamais de la vie. »
« Sous l’effet de la peur, nous avions tous découvert très rapidement qui nous étions vraiment. »
« La nature est le seul ordre véritable, a-t-il ajouté. Tout le reste, ça a pas de sens. Mais on fait vraiment tout ce qu’on peut pour violer et tuer la nature, ça c’est clair. »
« Tous deux, nous nous accrochions à la banalité rassurante des activités domestiques, en faisant semblant que tout allait bien alors que le monde se refermait sur nous. »
Note: 4/5
Si je tombes dessus, je pourrais me laisser tenter ! À cause de toi !! 👿
Cela me ferait tant plaisir! ô joie, ô extase! :p
Tu a bon, là ?? 😆
Quand tu l’auras dans les mains! :p
On parle toujours bien du livre, là ??? 😆
(et je remarque avec honte que le « s » de « tu as » est resté dans mon clavier !!)
Héhé, je parle toujours du bouquin! ^_^
Ouf, tu me rassures !! PTDR
-_-