Hemlock Grove – Brian McGreevy

Brian Mcgreevy - Hemlock Grove (2017)

Brian McGreevy – Hemlock Grove (2017)

4ème de couv’…

Hemlock Grove (Pennsylvanie) n’est plus une petite ville paisible. Dans les bois, le corps mutilé d’une jeune fille vient d’être retrouvé. Une chasse à l’homme est lancée. Au sein de la communauté, cependant, une angoissante question se fait jour: ce meurtre est-il vraiment l’œuvre d’un homme? Et si certains en savaient plus qu’ils ne voulaient bien le dire?
C’est sans doute le cas de Peter Rumancek, jeune gitan qui vient d’emménager en ville avec sa mère et qui a raconté aux élèves du lycée qu’il était un loup-garou. Ou de Roman Godfrey, héritier local, qui fait preuve auprès de ses camarades d’un complexe de supériorité pathologique, alors que sa petite sœur Shelley souffre d’une maladie monstrueuse.
Les deux garçons – que tout oppose – vont se rapprocher à la suite de ce meurtre pour tenter d’en percer le mystère. Parallèlement, la famille de Roman s’efforce de cacher les étranges expériences scientifiques effectuées par le Dr Johann Pryce au sein de la société Godfrey…

Mon ressenti de lecture…

Je remercie tout d’abord NetGalley et les éditions Super 8 pour l’envoi de ce roman et de cette totale découverte. J’ai entendu parler de la série sur Netflix mais je ne l’ai jamais visionnée donc c’est avec un neurone vierge de tout a priori que j’ai abordé ce roman.

Je suis bien embêtée pour donner un avis global car j’ai lu ce roman pratiquement d’une traite, je suis tombée sous le charme de la plume de l’auteur mais beaucoup moins de son histoire.

J’aime pourtant les romans avec lycanthropes et improbables produits de manipulations humaines, l’étrange, le surnaturel. Et si ces thèmes sont couplés avec l’énigme d’assassinats, j’en redemande! Avec Hemlock Grove, le mélange des genres ne m’a pas convaincue et je reste sur ma faim.

La dynastie Godfrey trempe dans des expérimentations scientifiques obscures, en toute impunité, alors que Peter Rumancek perpétue l’héritage ancien des gitans, avec le poids des a priori d’une population étroite d’esprit, bien encline à lui faire endosser les crimes perpétrés et ce, sans aucune preuve.
C’est une analyse de mœurs, l’opposition entre le phénomène de masse, aveugle et arbitraire, mené par une petite communauté et l’amitié improbable qui naît entre Peter et Roman, malgré tout ce qui les oppose, dans le but de rechercher, d’identifier et d’anéantir l’assassin qui sème l’horreur dans Hemlock Grove.

Si le parcours atypique de Peter, son héritage, sa liberté et ses angoisses sont adroitement entremêlés aux événements qui perturbent la petite ville, il n’en est pas de même pour la famille Godfrey. Elle reste mystérieuse et angoissante. Chaque membre cache des secrets, des pouvoirs ou des infirmités, mais la cohésion, perturbée par les agissements d’un élément perturbateur externe, le Docteur Pryce, est mise à mal et reste très nébuleuse.
La complexité de cette famille et de leur société est, à mon sens, trop peu exploitée et aboutie au sein de l’intrigue pour ne pas perdre le lecteur en cours de route.

L’ambiance est aussi, de ce fait, glauque. Chacun peut être coupable de quelque chose et pourtant la chasse à l’homme ou à la bête ne se dirige pas vers cette famille dont l’influence n’est jamais remise en question, mais vers un individu isolé qui a le malheur de ne pas être totalement intégré dans la société. Intolérance choisie envers la différence, l’ignorance engendre la peur et la violence.
Un sujet sensible qui rythme notre quotidien et qui est abordé subtilement dans ce petit coin de Pennsylvanie; secondaire certes mais qui déborde aussi dans les relations entre ces jeunes gens évoluant dans le microcosme scolaire.
C’est Shelley qui peine à s’affirmer tant elle est différente des autres, avec son physique hors norme, sa force étonnante et ses bottes de terreau.
C’est Peter avec ses origines et son mode de vie.
C’est Roman avec l’héritage familial qui lui ouvre toutes les portes, sans effort.

L’écriture de l’auteur, tour à tour sombre ou caustique, vulgaire ou ampoulé, est déconcertante par moments mais n’est pas déplaisante. Cela créé un rythme décalé qui colle bien à cette intrigue aux multiples tentacules, entre récit linéaire et ajouts par ci, par là, de missives échangées entre certains des personnages.

Mais la dynastie Godfrey et ses trop nombreux secrets non élucidés aura eu raison de mon enthousiasme premier pour la plume de Brian McGreevy.

Mon avis est donc mitigé, au final. Les aspects négatifs de l’histoire ne rattrapent pas ce que j’ai aimé dans ce roman et les personnages attachants. Je suppose que la série adaptée du roman a su combler ces lacunes mais la lectrice que je suis reste insatisfaite. Dommage!

Citations…

« Nicolae lui avait toujours répété qu’il était né avec un chakra svadhisthana exceptionnellement réceptif, que, sous la surface des choses – l’illusion de l’illusion –, il existait une fréquence secrète, la fréquence sacrée de l’univers et que le svadhisthana était le canal par lequel il s’adressait à nous. Le svadhisthana étant localisé, bien sûr, juste derrière les couilles, il était censé toujours écouter ses couilles. »

« Mais, si Nicolae avait un cœur d’or, la substance de son cerveau n’était peut-être pas d’une matière première aussi précieuse et il avait, étant jeune, foutu un peu sa vie en l’air. »

« Les alchimistes croyaient que le travail créatif était doté en quelque sorte d’une vie propre, indépendante de son créateur, à cheval entre la psyché et la matière, issu de l’un et de l’autre mais aussi d’aucun des deux. Un corps subtil. Peux-tu imaginer une chose aussi belle et précieuse? Toute expression créative consiste en une eucharistie inversée: offrir un corps spirituel! »

« Je suis laide, cher oncle: il n’est pas d’autre manière de le dire. Mais cela ne signifie pas que je n’ai pas ma fierté, que je n’éprouve pas de joie, que je n’ai pas l’impression de mériter l’amour de personnes que les liens du sang n’obligeraient pas à me donner. Je suis peut-être laide, mais j’ai du mal à imaginer une seule raison qui justifierait de me comporter comme telle. »

« Écoute, quand il y a de la dynamite sur des rails, il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de monter dans le train. »

Note: 3/5

Blog Note 3

 

 

5 réflexions au sujet de « Hemlock Grove – Brian McGreevy »

  1. On m’avait parlé que le roman avait un peu trop des airs de Twoilette avec ses romances et que les loups-garou de cet opus étaient aux loups-garou ce que les vampires de Twoilett étaient à Dracula, c’est te dire le niveau bas des bêtes à poils !!

    Alors, j’hésitais franchement à l’acheter car je veux des vrais loups-garous ou des vrais vampires, sadiques et tout ça.

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