« Paradoxe grotesque, on n’était pas préparé à cette liberté qu’on avait désirée de toutes ses forces. Le champ des possibles, le paradis promis, toutes ces sources de rêves se muaient en gouffres insondables, en abîme terrifiant au bord duquel on vacillait. On n’osait plus bouger. On ne savait plus rien. On se sentait inutile, invisible. On n’avait plus ni but ni fonction. On ne pouvait pas revenir vers ce passé ténébreux. Ni avancer vers cet avenir si lumineux qu’il en devenait aveuglant. On n’était plus à sa place nulle part, on ne pouvait plus intégrer aucun des deux mondes… On s’éliminait. »
La trilogie des ténèbres T1 – L’Évangile des ténèbres – Jean-Luc Bizien