Série Gabriel Allon T16 – La veuve noire – Daniel Silva

Daniel Silva - La veuve noire (2017)

Daniel Silva – Série Gabriel Allon T16 – La veuve noire (2017)

4ème de couv’…

Dans le quartier du Marais, à Paris, Hannah Weinberg, directrice du Centre pour la recherche sur l’antisémitisme en France, meurt dans un attentat à la bombe revendiqué par Daesh.

L’espion israélien Gabriel Allon est alors sollicité pour retrouver Saladin, énigmatique leader terroriste, et prévenir de futurs carnages.

Pour mener à bien sa mission, infiltrer un espion au sein de Daesh semble la meilleure option.

Gabriel réquisitionne alors Natalie, une jeune femme juive, brillante, exerçant comme médecin dans un hôpital de Jérusalem.
Elle devra incarner une Palestinienne avide de vengeance et intégrer les rangs de l’ennemi.

Elle commence alors un entraînement pour devenir une autre: Leila…

Mon ressenti de lecture…

Tout d’abord, je remercie NetGalley et Harper Collins pour l’envoi de ce roman.

Un très grand merci!
Ouaip!
Je viens de découvrir un roman d’espionnage qui m’a scotchée de la première à la dernière page! D’ailleurs j’en ai oublié de faire ma nuit!

Un auteur que je ne connaissais pas du tout et dont je vais m’empresser d’ajouter tous les bouquins à ma bibliothèque, c’est certain!
Mais avant, revenons à nos moutons!

Le cadre:
Un attentat parisien contre le Centre pour la recherche sur l’antisémitisme en France occasionne de nombreuses morts dont celle de sa directrice, Hannah Weinberg, achevée froidement par une veuve noire.
Daesh revendique ledit attentat.
À Tel Aviv, Gabriel Allon repousse sa nomination à la tête du Bureau, les services secrets israéliens, pour rester sur le terrain et traquer les responsables et surtout leur leader, Saladin.
Et pour ce faire, il recrute le profil idéal en la personne de Natalie, un jeune médecin, pour infiltrer la plus terrible organisation terroriste au monde.
En coopération plus ou moins spontanée avec les States, la Jordanie, la France et l’Angleterre, une course marathonienne démarre pour déjouer la réalisation de nouveaux attentats.

La veuve noire est la dernière mission en date de Gabriel Allon, espion israélien. Ce roman entre dans le cadre d’une série dont, malheureusement, pas tous les tomes n’ont été traduits et publiés en France.
Perso, c’est le premier que je lis et je n’ai guère été gênée par les rappels de missions antérieures, très efficacement glissés au cours du récit.
Mais mon côté maniaque était agacé de l’impression persistante de passer à côté de certaines subtilités tant au niveau des relations entre les personnages qu’au niveau de leur personnalité.

Un roman très actuel, très bien documenté, très bien ficelé!

Normal me direz-vous, le môssieur a été journaliste, correspondant de guerre et pour le Moyen Orient, donc il sait de quoi il parle! La maîtrise du sujet est totale.
Tellement actuel que l’auteur a été obligé de prévenir le lecteur dans un Avant-propos que sa fiction existait avant certains événements réels (attentats et fusillades à Paris et Bruxelles en 2015). Cette fiction étrangement prémonitoire plonge donc le lecteur dans une angoisse latente. Des faits, fruits de l’imagination et des recherches d’un romancier, mais aussi des faits réels qui peuvent se reproduire à tout moment dans ce qu’est devenu notre quotidien dans les pays occidentaux, il n’en faut pas davantage pour que ce roman vous accroche, vous touche profondément et vous poursuive longtemps!

C’est une fiction et l’auteur aurait pu tomber dans le piège d’un impérialisme américain triomphant or, il n’en est rien et c’est tant mieux! Pas d’angélisme ou d’utopie, il colle à l’actualité, à la montée du terrorisme, à la peur qu’il suscite, à l’impuissance ou aux difficultés des différentes Agences à travers le monde dans la lutte contre Daesh et autres groupuscules extrémistes.
Bon, ok, c’est aussi une manière de laisser la porte ouverte pour la suite, mais chuuuttt!

S’il y a de l’action et du suspense, ce qui fait avant tout la force de La veuve noire, c’est toute la mise en place et la planification d’une infiltration d’un agent inexpérimenté au sein d’une organisation telle que DAESH.
Nous suivons l’ensemble du parcours de cette jeune femme, Natalie, dont la vie était bien éloignée du monde de l’espionnage, même si cruellement consciente des dangers et des conflits de son pays.
Le lecteur suit son entraînement, son formatage psychologique et son entrée dans les ténèbres. Mais à tout moment, tout peut basculer quand, face à soi, ce ne sont pas des enfants de cœur et qu’ils cultivent aussi facilement qu’ils respirent l’art de la mort, des horreurs, des tortures et de la justice expéditive, arbitraire et lapidaire. C’est cette angoisse permanente des risques et du dérapage incontrôlé qui vous tenaille au fil des pages.
Les Services secrets peuvent engranger des tonnes de renseignements, envisager des milliers de scénarios, anticiper le moindre pépin, établir des stratégies… rien n’est prévisible et certain.
A fortiori lorsque plusieurs pays, de sensibilité, technique et politique différentes, doivent opérer de concert ou lâcher du lest pour respecter, ou pas, la loi du sol. J’ai beaucoup aimé cette analyse de la coopération forcée entre les Services, la confrontation des différentes mentalités et méthodes d’action, et, accessoirement, les rappels historiques sur le conflit israélo-palestinien ou les interventions plus ou moins fondées des States au Moyen Orient.

Mais surtout, on tremble pour Natalie/Leila!
Parce que c’est une femme au milieu de ces hommes qui sont loin d’être réputés pour leur respect envers la gente féminine.
Parce que le pire peut se déclencher à chaque seconde. Elle peut se trahir à chaque instant, être trahie ou sa couverture être découverte.
La tension est extrême, le suspense suit et pourtant nous ne sommes pas dans un roman d’action pure (à l’exception du déclenchement de certains événements que je tais ici pour ne pas spoiler, dans le dernier tiers du roman!).
C’est de l’espionnage, tout en nuances, en observations, en attentes et en tâtonnements! Mais l’imprévu est sans cesse au rendez-vous, vous tient en haleine et malmène votre taux d’adrénaline!

Aucun bémol avec La veuve noire, si ce n’est, techniquement, quelques petites coquilles pour l’édition numérique.
J’ai adoré les différentes personnalités, les personnages, les lumineux comme les sombres. J’ai immédiatement été happée par l’intrigue et, comme dit, en tête d’article, j’en ai oublié mon sommeil!
N’ayant lu aucun autre opus de cette série, il m’est difficile de relever l’évolution du personnage récurrent, Gabriel Allon. Mais ce que j’en ai découvert m’a donné envie de faire plus ample connaissance!

En conclusion, géo-politique, terrorisme, espionnage, de l’action, de la tension, du suspense et des émotions brassés dans un roman lu sous haute tension et d’une traite… un très gros coup de cœur et un auteur à suivre!

Et j’en profite pour émettre un souhait… que les éditions Harper Collins publient ou rééditent TOUS les romans de Daniel Silva! Voilà!

Citations…

« Pèse bien tes mots, sois prudente. Nous sommes les seuls qui se dressent entre eux et vous. »

« Elle imagina les personnes arrêtées, sans défense, qui montaient dans des camions découverts, chacun serrant bien fort la poignée de l’unique valise qu’il lui était permis d’emporter dans son voyage vers la mort. Elle songea aux voisins, qui assistaient à la scène, du haut de leurs fenêtres… Certains silencieux, honteux… D’autres pouvant à peine dissimuler leur joie au spectacle de l’infortune d’une minorité honnie. »

« Seul un homme ayant une haute opinion de lui-même pouvait se donner un tel nom de code… Le vrai Saladin avait unifié le monde musulman au XIIe siècle, sous la dynastie des Ayyoubides, et avait repris Jérusalem aux croisés. Ce nouveau Saladin avait peut-être des ambitions similaires de reconquête. »

« Les services de renseignement des différents pays ne coopèrent pas pour le plaisir. Comme les couples divorcés, parents de jeunes enfants, ils trouvent parfois nécessaire d’œuvrer main dans la main pour le bien commun. Les vieilles rivalités ne s’évanouissent pas en une nuit. Elles sommeillent et affleurent, comme les blessures de l’infidélité, les anniversaires oubliés et les frustrations émotionnelles. La difficulté, pour deux services menant des missions conjointes, réside dans la création d’une zone de confiance — une chambre particulière, où il n’y a plus de secrets. En dehors de cette chambre commune, ils sont libres de veiller comme bon leur semble à leurs propres intérêts. »

« Quant à faire couler le sang, prends garde à ne pas y prendre plaisir et à ne pas en faire une habitude, car le sang ne dort jamais. »

« Cette violence de proximité, sans armes à feu ni explosifs, était essentiellement individuelle et difficile à juguler. Un Arabe équipé d’une ceinture d’explosifs est relativement facile à repérer. Mais armé d’un couteau de cuisine ou de son propre véhicule, c’est un cauchemar sécuritaire pour les autorités, surtout s’il est prêt à mourir. »

« (…) ce qui mérite vraiment d’être accompli n’est jamais facile à entreprendre. »

« C’était une histoire bien connue. Une histoire de désillusion et d’insatisfaction, de désirs bafoués, d’espoirs brisés, de fureur antiaméricaine et antijuive nourrie par la persécution des musulmans par les Etats-Unis et Israël. C’était l’histoire de Nabil Awad. Mais aussi celle de la moitié des djihadistes de la planète. »

« Et c’est Churchill qui a dit qu’en temps de guerre la vérité est si précieuse qu’elle doit toujours être protégée par un rempart de mensonges… »

Note: 5/5

Blog Note 5

 

18 réflexions au sujet de « Série Gabriel Allon T16 – La veuve noire – Daniel Silva »

  1. Bon, la porte de sortie, elle est où ? Parce que ça devient trop dangereux ici ! Et mon carnet de note, où l’ai-je encore foutu ? 😆

    Tu m’énerves !!!!

Laisser un commentaire