
M.J Arlidge – La maison de poupée (2017)
4ème de couv’…
Une jeune femme se réveille dans une cave froide et sombre. Elle est seule et n’a pas la moindre idée de la façon dont elle s’est retrouvée là, ni de l’identité de son ravisseur. Et elle ignore encore que son cauchemar ne fait que commencer…
Pas très loin de là, le corps d’une autre femme est découvert sur une plage isolée. Sa disparition n’a jamais été déclarée à la police: sa famille qui recevait encore des textos de sa part n’avait aucune raison de s’inquiéter.
Pour la détective Helen Grace, il n’y a aucun doute: le monstre qui se cache derrière ce meurtre n’en est pas à son coup d’essai et a déjà tué. Elle a affaire à un prédateur pervers, intelligent et qui ne recule devant rien, et quelque part une femme est en danger de mort…
Mon ressenti de lecture…
Je remercie tout d’abord NetGalley et les éditions Les escales pour l’envoi de ce roman!
J’ai les deux précédents, Am Stran Gram et Il court, il court, le furet dans ma PAL depuis un moment et parfois, il faut secouer le cocotier pour enfin déguster une Piña Colada!
Donc, premier rendez-vous avec M.J Arlidge, c’est parti!
Un roman à plusieurs voix.
Celle de Ruby, qui se retrouve, sans savoir comment, enfermée dans une pièce où tous les éléments sont factices, à l’exception de son cauchemar éveillé.
Celle du kidnappeur, dont on perçoit très vite la folie mais pas l’identité.
Celles des enquêteurs, avec Helen Grace en tête, qui, d’instinct, sent très vite qu’elle doit trouver un serial killer.
Celui-ci, tout aussi fou qu’il soit, n’en est pas moins intelligent. Il s’attaque à des jeunes femmes en rupture sociale ou familiale et maintient leur existence par le biais des réseaux sociaux. Ainsi les disparitions passent inaperçues et il peut agir en toute impunité.
L’intrigue, sans être d’une originalité extraordinaire, est menée avec talent, en orientant le lecteur vers plusieurs pistes plausibles tout en maintenant le suspens intact.
L’enquête est menée de manière classique par Helen Grace et ses équipiers mais rencontre des obstacles à cause de guéguerres intestines. L’équipe est nouvelle, les liens doivent se tisser et ce n’est guère aisé quand votre propre patron, Ceri Harwood, nourrit une fixette sur votre personne, en oublie ses obligations professionnelles pour se concentrer sur votre chute… quitte à aider un peu le cours des choses.
Plusieurs voix mais pas de cacophonie au fil de chapitres courts et dynamiques. J’ai beaucoup apprécié de suivre chacun des personnages, de ne pas être prise en otage par la seule enquête mais aussi de vivre les parcours personnels de chacun. Des références aux deux précédents romans sont un peu agaçants pour qui arrive en cours de route (mais quand donc les maisons d’éditions informeront clairement sur la couverture que nous n’avons pas affaire à un one shot mais à un tome d’une série!), nous procurent une sensation de passer à côté d’éléments essentiels, surtout en ce qui concerne les interactions personnelles, mais ne gênent pas vraiment l’intrigue actuelle.
Le seul bémol que je le relève est un fin un peu trop abrupte. On cherche le coupable tout du long et pouf, tout est dit sur son identité et son passé en quelques pages! Heureusement que sa capture n’est pas totalement immédiate parce que là, j’aurais grogné très fort!
Comme pour le dénouement de la vendetta contre Helen Grace, que j’ai estimé un peu bâclée!
J’ai beaucoup aimé la plume de M.J Arlidge, nerveuse, directe et incisive, ainsi que l’analyse des caractères mêlée aux événements professionnels. L’évolution du désespoir de Ruby est émouvant et oppressant. Elle ne s’inscrit pas seulement en tant que victime d’un prédateur mais aussi comme un membre d’une famille avec ses hauts et ses bas, ses différents et son amour.
Helen Grace est un flic attachant, avec ses inévitables blessures et au passé chaotique que j’ai hâte de creuser!
C’est un polar addictif et très bien mené, avec un bon nombre de personnages féminins. Chose que j’appréciée car l’auteur en profite pour brosser un portrait réaliste de la condition féminine dans un métier peuplé généralement majoritairement d’hommes. Entre avancement avorté pour cause de maternité, misère des familles monoparentales, jalousie ou solidarité, la femme est joliment décrite, sans pathos exagéré, avec ses forces et ses faiblesses.
J’ai lu ce roman en une soirée, c’est dire qu’il est captivant!
Et j’en ressors avec une très forte envie de connaître les premières enquêtes d’Helen Grace! Vite, je file dépoussiérer Am stram gram et Il court, il court, le furet!
Citations…
« Elle avait juste envie de se cacher du monde, de paresser en cuvant son vin, loin de sa famille intrusive, des responsabilités, de la trahison et des larmes. Elle voulait échapper à sa vie, au moins pour quelques heures. »
« Ce n’était pas juste, mais c’était comme ça: les mères étaient à jamais défavorisées dans le milieu professionnel. »
« Il ne manquait pas de compassion, il allait droit au but; ses nombreuses années de service et les centaines de cadavres qu’il avait vu défiler avaient érodé son envie de se perdre en civilités. »
« Les nuages noirs s’amoncelaient et l’expérience lui avait appris qu’on ne pouvait pas combattre sur plusieurs fronts en même temps. »
« Cet homme fort et optimiste paraissait soudain très fragile. Parce qu’elle avait réduit son monde en lambeaux, elle se sentait responsable de sa sécurité et de son bien-être. Impossible de le quitter avant d’être sûre qu’il allait bien. »
« Mais les statistiques n’étaient que des chiffres, qui ne représentaient rien de concret tant qu’on ne s’intéressait pas à chaque cas individuel, que l’on n’était pas confronté aux minuscules détails d’innombrables jeunes vies parties en vrille. »
Note: 4/5
Vu comment j’avais descendu en flèche « Am Stran Gram », je ne lirai plus cette auteure, qui, je vois, continue dans ses finaux abrupts où le coupable sort tout droit d’un chapeau et dont on ne nous dit presque rien. Là, pas de note dans mon carnet wish-list ! 😀
Aaahhh mince! Tu refroidis mon enthousiasme à découvrir les 2 premiers! 😮
Oh merde, je pensais que tu les avais lus, du moins, le premier… j’ai encore tout capté de travers, moi… Anybref, je te présente mes confuses et je te dis que je fus une des rares, avec Titine, à descendre le premier roman, alors que les autres l’avaient apprécié. À toi de voir…
Bah, ce n’est point grave, tu sais très bien que je peux vouloir lire un livre descendu comme encensé. Pas de règle dans mes envies! 😉 Mais savoir que tu n’as pas aimé le 1er va apporter davantage de piquant à ma découverte! ^_^
On verra si tu suivras la majorité ou la minorité… suspense ! mdr
Diantre quel suspense! :p
Roulements de tambour !
j’ai toujours peur qu’on tourne en rond avec ce genre d’histoires, du coup je les évite un peu j’avoue…
Je te comprends tout à fait! Après, la plume de l’auteur peut la faire la différence, ou ce qui est greffé autour de l’intrigue! Dans l’intrigue pure, c’est l’évolution psy de Ruby qui m’a accrochée mais frustrée par la fin trop vite expédiée!
Contrairement à la Belette Cannibale (spécimen endémique à la Belgique) j’ai beuacoup aimé Am Stram Gram j’ai les deux autres en stock mais comme d’hab c’est le temps qui fait défaut.
Tout comme toi, le temps est un ennemi! J’adore cet espèce endémique belge, même quand nous ne sommes pas d’accord! Je vais faire remonter Am Stram Gram dans ma PAL rien que pour la titiller! 😀
Je suis d’accord avec toi sur le fait que les maisons d’éditions devraient mieux indiqué dans quel sens il faut lire la série, car comme toi c’est un truc qui m’énerve !
J’ai des réserves pour le premier : Am stram gram … et donc je ne sais pas si je lirai cette romancière. J’ai peur que ce soit le « roman de l’été » que tout le monde lit et qui est très quelconque ..
Ouaip c’est super agaçant parce que j’aime bien suivre l’évolution du perso récurrent! Après, je vois très bien le tableau marketing: un tome X ne pousse pas à la vente! -_-
Une autre de mes amies n’a pas aimé Am Stram Gram! Et je ne l’ai pas encore lu! Donc je ne regrette pas d’avoir eu La maison de poupée en prem’s, aucun regret et je verrai bien si j’aime ou pas Am Stram Gram.
Ensuite, cela ne veut rien dire… J’ai adoré les 2 premiers de Mary Kubica par exemple alors que le 3ème… hum… horrible! -_-