
Jean Dardi – Les sept stigmates (2016)
4ème de couv’…
Paris connaît une vague de terreur.
Une jeune secrétaire, un imam, un rappeur, un assassin, un voleur…
Tous retrouvés égorgés.
Aucun lien apparent, si ce n’est un mystérieux message reçu par chacune des victimes quelques jours avant leur mort.
La psychose s’installe.
En haut-lieu on panique, on trépigne, on menace.
Au 36 Quai des Orfèvres, en plein mois d’août, il ne reste guère que le commissaire Giovanni Dell’Orso, qui ne batifole pas sur les plages
En pleine déprime, il hérite donc de cette affaire qui s’avère particulièrement embrouillée. D’autant que, des bas-fonds de Paris aux quartiers chics, le tueur franchit progressivement toutes les limites, y compris celles de sa folie meurtrière…
Comment arrêter un tueur qui n’a rien à perdre ?
Mon ressenti de lecture…
Les sept stigmates est le premier roman publié de Jean Dardi. Premier roman et hop, un polar!
Je remercie l’auteur pour sa confiance car mon avis n’était pas gagné d’avance, sachant que je suis davantage férue de thrillers que de polars!
Plusieurs meurtres sanglants qui n’ont, a priori, aucun lien… à l’exception du mode d’exécution: gorge tranchée.
Les médias se déchaînent, la hiérarchie trépigne et exerce une sacrée pression sur le 36 Quai des Orfèvres. Quel est donc ce psychopathe en puissance?
C’est l’été, l’époque des congés marquée par un manque d’effectifs mais la mort ne prend pas de vacances et il va bien falloir résoudre cette vague d’assassinats.
Gio est commissaire, peu scrupuleux avec la paperasse, cassé psychologiquement, juste ce qu’il faut pour être un bon professionnel obsédé par ses enquêtes et suivi quasiment aveuglément par son équipe. Il est en charge du dossier et bien décidé à faire tomber ce serial killer.
Les sept stigmates est un polar de facture classique: une enquête policière avec une équipe attachante, des meurtres mystérieux et un seul but: attraper le tueur en collectant un maximum d’indices.
Les amoureux des polars auront plaisir à retrouver les codes habituels du polar (perso, ça me fait un peu grincer des dents):
– un brin de vulgarité et de gouaille parisienne, un soupçon d’inculture chez les flics. Le portrait de Maurice est un peu tiré par les cheveux avec son français quelque peu approximatif mais il a au moins le mérite de trouver le mobile du tueur, et toc!, et de glisser des pointes d’humour rafraîchissantes.
– le regard sur les femmes est davantage du genre salace. Fait dire que les personnages féminins du roman ont une fâcheuse tendance à ne se servir que de leurs attraits. Il n’y a guère que Rosa, la bonne portugaise de Gio, qui sort son épingle du jeu! Faut dire qu’elle symbolise le rôle maternel par excellence, aux petits soins pour notre commissaire!
– et un commissaire meurtri, présenté comme dépressif, que son métier blesse par l’accumulation des horreurs dont il est témoin.
Par contre, j’ai énormément apprécié le parcours du tueur, avec toute sa psychologie étudiée, même si celle-ci nous est offerte sur un plateau par un psy dans un passage trop court. Psychopathe, schizophrène, victime d’un grave trouble de stress post-traumatique, dédoublement de personnalité? Radicalisation religieuse, chocs traumatiques… plusieurs facteurs à ne pas sous-estimer dans la vie de l’homme qui, un jour, bascule dans la violence et la folie meurtrière.
La plume de l’auteur est agréable, fluide. Ce polar se lit facilement, avec une intrigue bien construite et bien menée. C’est un premier roman, avec quelques petites maladresses, mais techniquement bien abouti. Je suis confiante pour le prochain, si l’auteur s’affranchit un peu des codes stéréotypés du polar, approfondit la psyché de ses personnages récurrents et distille davantage de suspens en laissant plus de place au tueur tout au long du récit et pas seulement vers le dernier tiers. C’est mon humble avis de lectrice!
Si la première partie de ce polar très parisien est un peu lent à mon goût, les événements s’accélèrent dans la seconde et fait la part belle à la psychologie du tueur. Le final laisse présager une suite pour un nouveau rendez-vous avec Gio et son équipe! Rendez-vous est donc pris!
Citations…
« Mais elle y tenait à son chez-soi. Car c’était un peu son refuge. C’est là qu’elle tentait d’oublier la dureté de sa vie, sa solitude (…). C’est là qu’elle se prenait parfois à rêver d’un avenir meilleur. »
« J’ai refusé l’indemnité dérisoire que l’on me proposait. Comment évaluer le coût réel du préjudice subi quand on a réduit une vie entière à néant? Peut-on réparer pareille injustice? »
« C’est ça, en fait, qui me fascine chez les tueurs en série. Le facteur déclenchant, la fracture, la blessure mal refermée qui transforme un individu lambda en psychopathe. Le plus terrifiant, c’est qu’on est tous des assassins en puissance. »
Note: 4/5
Je dois encore me faire stigmatiser !! Faut pas que je traine.
Ah non, ne traîne pas, je te vois tirer la papatte! 😉
Ben j’ai peur que ça fasse mal !!
Meuh non, t’inquiète! 😉
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J’ai commencé à le lire mais j’ai laissé de côté. Je le trouve trop simple et surtout beaucoup trop de clichés. Il fait un peu obsolète. Beaucoup ont déjà utilisé ce thème. J’ai eu un sentiment de réchauffé et d’ennui.
C’est, en effet, un polar très… classique! 😉