13 à table! 2016 – Collectif (Françoise Bourdin – Michel Bussi – Maxime Chattam – Stéphane de Groodt – François d’Epenoux – Karine Giébel – Douglas Kennedy – Alexandra Lapierre – Agnès Ledig – Nadine Monfils – Romain Puértolas – Bernard Werber) – Partie 2/2

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Suite et fin de mon ressenti de lecture des douze nouvelles de ce recueil en faveur des Restos du cœur 2016!

Un auteur américain s’est glissé dans ce recueil avec Douglas Kennedy et Tu peux tout me dire. Oui, dis-moi tout et je m’en servirai contre toi. Que tu sois mon frère ou le voisin de palier… C’est en substance la leçon qu’apprend un neveu se confiant à sa tante sur ses déboires conjugaux, laissant filtrer au passage quelques confidences sur son propre père. Le père et sa sœur donnaient le change en famille… mais là encore, même dans le cercle familial, l’image d’Épinal d’un monde parfait n’est que douce illusion. Une réflexion amère sur le lien, ou son absence, entre frère et sœur…

Avec le Fils unique d’Alexandra Lapierre, nous parlons aussi des secrets de famille, des apparences trompeuses avec Paul, un enfant unique qui en a souffert toute sa vie et dont l’épouse n’aura jamais d’enfant. Mais il n’est pas au bout de ses surprises… Ce récit de Paul démontre qu’appartenir génétiquement à la même famille ne créé en aucun cas les liens de complicité et d’affection. Mais n’ayant pas senti d’émotions dans ce récit un peu plat, je n’ai pas aimé ces secrets de famille…

Agnès Ledig, avec Karen et moi, nous offre l’illustration de l’expression « comme un frère » ou « comme une sœur »… Vous connaissez certainement le proverbe: « On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille. »? Mais comme la famille est censée être le noyau dur de toute une vie, le creuset des liens les plus forts, on ressent souvent l’envie de comparer un(e) ami(e) à un frère (sœur). Et l’histoire de Christophe et Karen en est le parfait exemple. Un peu plat, tout de même…

Perplexe, je suis restée, devant La robe bleue de Nadine Monfils… Deux sœurs tenant un bar dans un coin paumé, sans réelle existence, sans réel lien que celui de l’habitude. Une histoire de solitude plus certainement qu’un récit sur ces deux sœurs… Je passe…

Le premier Rom sur la Lune de Romain Puértolas est le constat du rêve d’un Eldorado avorté, de tous les rêves non réalisés.
Mais quel que soit le dénuement dans lequel un être se retrouve, il n’a pas encore tout perdu quand on aime et qu’on est aimé.
La relation entre entre un frère et une sœur, jumeaux de surcroît, est touchante et le récit est triste.
Une tentative trop courte de susciter le questionnement sur ceux qui ne bénéficient pas de tout le confort matériel dans notre société moderne, de l’accueil ou du rejet des étrangers..

Et pour conclure, dans Jumeaux, trop jumeaux, Bernard Werber nous conte le parcours de deux frères jumeaux séparés à la naissance, élevés dans des familles totalement opposées. Ils vont se confronter pour la première fois dans des conditions aberrantes.
Le mystère de la gémmellité monozygote va vous scotcher au fond de votre fauteuil. Le lien dépasse toute raison et reste une particularité tellement exceptionnelle qu’elle subjugue les individus « normaux » que nous sommes.
Un petit régal en dessert, même si la morale le réprouve!

La seconde partie de ce recueil m’a bien moins enthousiasmée que la première! Je relève qu’aucun des auteurs n’aura traité de la fratrie en situant principalement son action dans l’enfance. Je m’interroge… les auteurs ont préféré parler des conséquences à l’âge adulte et plus souvent de l’éloignement qui résulte de notre avancée dans l’âge… J’aurais pourtant bien vu une mère ou un père témoigner avec un peu de recul de la relation dans une jeune fratrie…

Dans la mesure où douze écrivains se côtoient dans un même bouquin, il n’est pas aisé que tous remportent mon suffrage. Mais les nouvelles que j’ai adorées compensent celles qui m’ont laissée un peu froide. C’est toujours une lecture très sympa en tout cas et bravo aux auteurs qui, pour la majorité, jouent très bien le jeu de l’exercice d’écriture autour d’un thème imposé!

Citations…

« Est-ce que nous nous condamnons inconsciemment à la désolation en nous persuadant de la nécessité de poursuivre une relation que nous savons, dans le secret de notre cœur, ne pas être positive pour nous. »
Tu peux tout me dire – Douglas Kennedy

« (…) pourquoi le cercle familial constitue-t-il toujours un terrain si favorable à la déloyauté? Pourquoi le besoin de se confier est-il si souvent terni par la douloureuse conclusion que les seuls véritables secrets sont ceux qu’on ne partage avec personne?
Force est de constater que la vie, n’est qu’une succession de trahisons que nous commettons d’abord et surtout envers nous-mêmes. »
Tu peux tout me dire – Douglas Kennedy

« Ils se serrèrent la main et s’éloignèrent dos à dos, comme deux duellistes, avec, au fond du cœur, la même tristesse sans fond et le sentiment d’un échec absolu. »
Fils unique – Alexandra Lapierre

« Ce sac, et le matériel qu’il contient, c’est toute ma vie. Je ne vais pas sauver ma peau en laissant ce lambeau-là derrière moi. Je ne cicatriserais probablement pas. J’attrape mon téléphone, autre lambeau de moi, (…)
Karen et moi – Agnès Ledig

« Il continuait à regarder la rue sous la pluie, parce que chez nous, en Belgique, le bon Dieu a décidé de laquer les pavés pour que ça brille, histoire de compenser la lumière du soleil qui batifole ailleurs. »
La robe bleue – Nadine Monfils

« Elle avait un rêve auquel se raccrocher. Des fois, faut pas grand chose. Un tout petit rêve de rien du tout et tu voles vers la Lune! (…) Et qui te dis que les gens qui réalisent leurs rêves sont plus heureux que ceux qui se les imaginent? La réalité déçoit toujours. L’imagination, jamais. »
La robe bleue – Nadine Monfils

« C’est vrai, Alexandrin était peut-être encore moins chez lui ici qu’ailleurs, mais ici, au moins, il n’était chez personne. »
Le premier Rom sur la Lune – Romain Puértolas

« Est-ce notre naissance ou notre éducation qui influence notre manière de penser et d’agir? »
Jumeaux, trop jumeaux – Bernard Werber

Note: 3/5

Blog Note 3

Le lien vers 13 à table! 2016 – 1ère partie:

Retrouvez mon avis sur 13 à table! 2015, ICI

 

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